Après une contamination au Covid, l'immunité s'affaiblirait rapidement selon une étude française
Une équipe de chercheurs français a souligné le fait qu'une partie de la réponse immunitaire des personnes ayant subi une forme modérée du virus serait moins importante au bout de deux à trois mois. L'immunité cellulaire pourrait néanmoins compenser.
Chez les victimes de formes «modérées» du Covid-19, la barrière immunitaire produite par les anticorps s'affaiblirait au bout de deux à trois mois, selon une étude de chercheurs de Sorbonne Université, de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, de l'Inserm et de l'Institut Pasteur, publiée le 8 février dans la revue Nature Communications et relayée par l'Express.
L'équipe de scientifiques a voulu «étudier au cours du temps l’apparition et la persistance de différents type d’anticorps (IgG, IgA et IgM) ainsi que leur caractère neutralisant chez des professionnels de santé ayant fait une forme modérée de COVID-19».
Leurs résultats révèlent que l'ensemble des patients étudiés ont développé, sous deux à quatre semaines après l'apparition des symptômes, des anticorps «de type IgG et IgA dirigés contre la protéine S du virus», celle qui permet au SARS-Cov-2 de pénétrer dans l'organisme. Cependant, les anticorps IgA, «principalement responsables de la réponse neutralisante précoce», ont vu leur efficacité rapidement diminuer, «dès 2 mois après le début des symptômes», allant même jusqu'à «disparaître chez 15% des professionnels».
L'immunité cellulaire peut compenser
Ce qui ne veut pas pour autant dire que l'immunité s'estompe totalement dans ce laps de temps. Car, comme le précise l'étude dans un premier temps, «le taux des anticorps IgG, habituellement considérés comme protecteurs et à longue durée de vie, se maintenait entre deux et trois mois après le début des signes». Ensuite, parce que «les résultats portant exclusivement sur l’immunité humorale, ils ne prennent pas en compte l’immunité cellulaire générée en réponse à l’infection par le SARS-CoV-2».
Or une autre étude publiée le 5 février par l'Inserm, menée par une équipe de chercheurs français et relayée par L'Express, s'est penchée sur cette immunité cellulaire, plus particulièrement sur la réponse des cellules B mémoires jusqu'à six mois après une infection au Covid-19. Le résultat de l'étude rapporte que «les anticorps produits par ces cellules mémoires neutralisaient le virus in vitro», y compris ses variants, expliquent les chercheurs dans leur rapport, «car les cellules mémoires peuvent s'adapter aux pathogènes et réinitier une réponse immune efficace et intense lors d'une nouvelle exposition».