Procès Gourdel à Alger : peine de mort pour le principal accusé djihadiste

- Avec AFP

Procès Gourdel à Alger : peine de mort pour le principal accusé djihadiste© BERTRAND LANGLOIS / AFP Source: AFP
Un homme porte un portrait d'Hervé Gourdel à Marseille en octobre 2014 (image d'illustration).
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Sa mort en septembre 2014 avait provoqué un choc en France et en Algérie. Le jugement des tueurs de l'alpiniste Hervé Gourdel est tombé le 18 février : le principal suspect est condamné à mort.

Un tribunal algérien a condamné le 18 février à la peine de mort le principal accusé jugé pour l'assassinat du Français Hervé Gourdel, un guide de haute montagne enlevé et décapité par des djihadistes en Algérie en 2014.

Les cinq accompagnateurs du guide français et un sixième prévenu, poursuivis pour ne pas avoir informé à temps les autorités du rapt, ont été acquittés, selon un journaliste de l'AFP présent au tribunal.

Le parquet avait requis la peine capitale pour Abdelmalek Hamzaoui, un des ravisseurs présumés de Hervé Gourdel. L'Algérie applique un moratoire sur la peine de mort depuis 1993. 

Le procès, qui s'est ouvert le 18 février au matin, s'est déroulé au tribunal de première instance de Dar El Beïda, dans la banlieue d'Alger, en présence de Françoise Grandclaude, la compagne d'Hervé Gourdel.

«Maintenant je peux tourner la page. Je peux faire mon deuil», a-t-elle déclaré à la sortie du tribunal. «C'était un moment très important aujourd'hui, je suis satisfaite», a-t-elle ajouté. Son avocat, Me Chawki Benarbia, s'est dit satisfait et content pour la famille».

Interrogé par la présidente du tribunal, Abdelmalek Hamzaoui, 36 ans, a nié avoir participé à l'enlèvement et à l'assassinat, affirmant qu'on l'accusait pour «boucler ce dossier et faire plaisir aux Français». «Je retiens qu'il y a beaucoup d'incohérences dans les propos de l'accusé principal», a réagi Mme Grandclaude.

Les accompagnateurs innocentés

Arrivé en ambulance, Abdelmalek Hamzaoui a suivi l'audience – reportée en raison de son état de santé – dans un fauteuil roulant, accompagné d'une équipe médicale et surveillé par des forces spéciales de la gendarmerie.

Les avocats des accompagnateurs d'Hervé Gourdel ont demandé leur acquittement, estimant qu'ils étaient avant tout des victimes de kidnapping et arguant qu'ils avaient informé la plus proche caserne militaire, située à 12 kilomètres du lieu de l'enlèvement, dès qu'ils avaient pu prendre leur voiture.

Devant le tribunal, les cinq hommes ont raconté qu'après les avoir séparés de leur ami Hervé, le chef du groupe Jund al-Khilafa, Abdelmalek Gouri, leur avait ordonné de s'enfermer dans la voiture et de ne quitter les lieux qu'après le lever du soleil. 

Au total, 14 personnes étaient poursuivies dans cette affaire : huit djihadistes présumés – dont sept jugés par contumace – pour son rapt et sa décapitation et six autres pour non-dénonciation de crime, selon un document du tribunal consulté par l'AFP. Les sept hommes jugés par contumace ont été eux aussi condamnés à mort.

Abdelmalek Hamzaoui, membre présumé de Jund al-Khilafa («Les Soldats du Califat»), groupe affilié à l'organisation Etat islamique (EI) ayant revendiqué l'assassinat, a été capturé après le drame.

Parmi les six accusés jugés pour non-dénonciation figuraient les cinq accompagnateurs algériens de Hervé Gourdel : Karim Oukara, Hamza Boukamoum, Oussama Dehendi, Amine Ayache et Kamel Saâdi, enlevés avec lui mais relâchés au bout de 14 heures.

Je me souviens du dernier regard d'Hervé alors qu'ils l'emmenaient de force

Le parquet avait requis trois ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars (620 euros) à l'encontre des six prévenus. La non-dénonciation de crimes est passible d'une peine allant jusqu'à cinq ans de prison. «On est soulagés bien sûr, cela fait sept ans qu'on attend, aujourd'hui on est acquittés, c'est une preuve de notre innocence», a confié Karim Oukara après le procès. La compagne d'Hervé Gourdel «savait dès le début que nous y étions pour rien, elle sait que nous étions ses amis, que nous pratiquions du sport ensemble, elle n'a pas douté de notre innocence», a renchéri Hamza Boukamoum.

Au cours des débats, quatre d'entre eux ont formellement reconnu Abdelmalek Hamzaoui comme étant l'un des ravisseurs. «Je me souviens du dernier regard d'Hervé alors qu'ils l'emmenaient de force. Nous avons essayé de les arrêter, mais ils nous ont repoussés en disant : "Il ne vous importe pas, il n'est pas musulman"», a témoigné Hamza Boukamoum.  

Une décapitation qui avait provoqué un choc en France et en Algérie

Originaire de Nice, Hervé Gourdel, 55 ans, était pédagogue et formateur de guides de montagne, passionné d'aventure. Il s'était rendu en Algérie à l'invitation de ses hôtes et accompagnateurs, pour explorer un nouveau site d'escalade dans le massif touristique du Djurdjura, mais il avait été kidnappé le 21 septembre.

Jund al-Khilafa avait menacé de l'exécuter si la France ne renonçait pas à ses frappes contre l'EI en Irak. La vidéo de sa décapitation diffusée trois jours plus tard avait provoqué un énorme choc en France et en Algérie.

L'armée algérienne, qui avait mobilisé environ 3 000 soldats, a retrouvé sa dépouille le 15 janvier 2015 à une vingtaine de kilomètres du lieu de l'enlèvement.

Restées silencieuses sur ce procès, les autorités algériennes avaient assuré dès 2016 avoir presque  éliminé les combattants de Jund al-Khilafa, notamment son chef présumé, Abdelmalek Gouri, en décembre 2014, et son successeur, Bachir Kharza, en mai 2015.

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