Algérie : vers une prochaine dissolution du Parlement ?
A peine rentré d'Allemagne où il était soigné pour des complications liées au Covid-19, le président algérien a reçu plusieurs chefs de partis politiques. La dissolution du Parlement aurait notamment été au menu des discussions.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune qui est rentré dans son pays le 1er février après de longs soins en Allemagne, a immédiatement repris le travail en recevant les 13 et 14 février les chefs des partis politiques pour évoquer «la situation politique, économique, sociale et externe du pays, ainsi que les initiatives que le président compte prendre», selon un communiqué de l'un des partis, le Mouvement de la société pour la paix (MSP).
A la sortie de ces audiences, certains responsables politiques ont évoqué devant la presse algérienne le contenu de leurs entretiens avec Abdelmadjid Tebboune. Abdelkader Bengrina du mouvement El Bina et Abdelaziz Belaïd du Front El Moustakbal, arrivés respectivement second et cinquième de la dernière élection présidentielle, auraient ainsi fait état de «la possibilité d'une dissolution de l’Assemblée populaire nationale dans les prochains jours», selon le site TSA.
De son côté, Soufiane Djilali du parti Jil Jadid a évoqué pour sa part «un potentiel remaniement partiel du gouvernement, dans les prochains jours également, et des élections législatives anticipées en juin prochain», selon le même site. Cette information coïncide avec le fait que le jour de son départ pour Berlin, Abdelmadjid Tebboune avait en effet exprimé publiquement son insatisfaction devant l’action du gouvernement d'Abdelaziz Djerad, alimentant les rumeurs d'un prochain remaniement.
Pour l'heure, la présidence de la République algérienne s’est pour le moment limitée à annoncer les rencontres avec les représentants des partis, sans divulguer le contenu des discussions.
Plusieurs dossiers attendent le président algérien
Parmi les dossiers prioritaires qui attendent le président algérien, la nouvelle loi électorale qui devra être présentée au Parlement en vue des scrutins locaux et législatif anticipés prévus en principe d'ici la fin de l'année. Au milieu de la crise sanitaire qui n'épargne pas l'Algérie, c'est également la crise économique qui inquiète dans le plus grand pays du Maghreb qui voit fondre ses réserves de change, tributaire des fluctuations des cours du marché pétrolier.
Le chef d'Etat est également attendu sur la question mémorielle entre l'Algérie et la France, ancienne puissance coloniale. Le rapport de l'historien français Benjamin Stora, remis il y a près d'un mois au président français Emmanuel Macron, n'a toujours pas suscité de réaction officielle à Alger.
Le locataire d'El Mouradia a regagné son pays un mois après avoir été de nouveau hospitalisé en Allemagne où il a été opéré du pied en raison de complications post-Covid. Hospitalisé pendant deux mois en Allemagne (28 octobre-29 décembre) après avoir contracté le Covid-19 à Alger, Abdelmadjid Tebboune a dû retourner le 10 janvier se faire opérer à Berlin à la suite de «complications» au pied droit. Il a été opéré «avec succès» le 20 janvier, selon la présidence qui n'a pas précisé la nature de ces «complications».
Les séjours prolongés du président à l'étranger, trois mois en tout depuis le 28 octobre alors que l'Algérie traverse une crise sanitaire, politique et socio-économique, n'ont pas manqué de susciter des inquiétudes sur une éventuelle vacance du pouvoir. Mais lors de son hospitalisation, Abdelmadjid Tebboune avait fait savoir qu'il suivait «quotidiennement, heure par heure, tout ce qui se passe en Algérie».