La Chine menace les Etats-Unis d'un «lourd tribut» si leur ambassadrice à l'ONU se rend à Taïwan
- Avec AFP
Evoquant une «provocation insensée», la Chine se dit «fermement opposée» à la visite de Kelly Craft, ambassadrice américaine à l'ONU, sur l'île-Etat de Taïwan. Pékin menace : «Les Etats-Unis paieront un lourd tribut pour leur mauvaise action.»
La Chine a menacé le 7 janvier dans un communiqué de faire payer aux Etats-Unis «un lourd tribut» si son ambassadrice à l'ONU Kelly Craft se rendait dans les jours à venir à Taïwan comme l'a annoncé le département d'Etat. «Les Etats-Unis paieront un lourd tribut pour leur mauvaise action» et «la Chine demande instamment aux Etats-Unis d'arrêter leur provocation insensée, de cesser de créer de nouvelles difficultés pour les relations sino-américaines et la coopération des deux pays au sein des Nations unies», souligne un communiqué de la mission chinoise auprès de l'ONU.
La Chine est «fermement opposée» à cette visite et demande aux Etats-Unis «d'arrêter d'aller plus loin sur la mauvaise voie», ajoute la déclaration chinoise qui rappelle estimer qu'il n'y a qu'une seule Chine et que Taïwan n'en est qu'une province.
Dans un communiqué le 7 janvier au soir, la mission américaine auprès de l'ONU a précisé que le voyage de Kelly Craft dans la capitale, Taipei, se déroulerait du 13 au 15 janvier.
Au cours de son voyage, l'ambassadrice américaine aura des entretiens avec des responsables taïwanais et des membres de la communauté diplomatique, a fait savoir la mission.
Elle plaidera en faveur de la présence de Taïwan dans «l'espace international» et prononcera un discours le 14 janvier à l'Institut de la diplomatie et des Affaires internationales «sur les contributions impressionnantes [de Taïwan] à la communauté mondiale et l'importance d'une participation significative et élargie de Taïwan aux organisations internationales», indique le communiqué. Dans une déclaration tôt le 7 janvier, l'agence nationale chinoise Xinhua avait critiqué ce projet de visite de l'ambassadrice américaine à l'ONU, jugeant qu'il violait la souveraineté de la Chine.
En 2020, malgré l'opposition de Pékin, l'administration sortante de Donald Trump avait déjà envoyé à Taïwan des responsables sur fond de vifs contentieux entre les Etats-Unis et la Chine dans les domaines du commerce, de la sécurité et des droits humains.