Affaire Assange : l'ancien ministre grec Yanis Varoufakis également sous surveillance ?

Affaire Assange : l'ancien ministre grec Yanis Varoufakis également sous surveillance ? Source: Reuters
Yanis Varoufakis et le père de Julian Assange lors d'une visite rendue à ce dernier à la prison de Belmarsh à Londres, le 23 février 2020.
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Yanis Varoufakis a témoigné devant les autorités espagnoles dans le cadre d'une enquête visant UC Global, une société de sécurité privée qui aurait espionné l'ambassade d'Equateur à Londres lorsque Julian Assange y avait trouvé refuge.

Le 27 octobre 2020, l’ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a témoigné devant les autorités espagnoles dans le cadre de l’enquête en cours visant Undercover Global (UC Global), une société de sécurité privée espagnole employée par l'ambassade d'Equateur à Londres. Cette entreprise est accusée d'avoir été utilisée afin de surveiller et d'enregistrer les faits et gestes et les conversations de Julian Assange lorsqu'il avait trouvé refuge dans l’ambassade, entre 2012 et 2019. Le lanceur d'alerte souhaitait alors éviter l'extradition vers les Etats-Unis, qui l'accusent de «piratage informatique» à la suite des révélations émises par WikiLeaks en 2010

Interrogé par le site grec The Press ProjectYanis Varoufakis a répondu qu’il allait non seulement intenter une action en justice contre UC Global mais aussi, avec l'Internationale progressiste (Progressive International), lancer le «tribunal Belmarsh» – du nom de la prison anglaise de haute sécurité où est détenu Julian Assange depuis le 11 avril 2019 – avec des personnalités comme le lanceur d'alerte Daniel Ellsberg ou l'intellectuel Noam Chomsky. Il s’agit pour eux de juger devant l’opinion publique «tous ceux qui pourchassent et tentent d'éliminer Julian Assange, parce qu'il a fait ce que tous les journalistes devraient faire : révéler la vérité».

L'ex-membre de Syriza désormais chef du Front de désobéissance réaliste européen (MeRA25) a affirmé au parquet espagnol que UC Global avait en sa possession un stock important de données privées, d'enregistrements vidéo et de conversations avec Julian Assange, ainsi que des documents personnels – dont le passeport de la femme de l'ancien ministre du premier gouvernement Tsipras.

Aujourd'hui, elles surveillent Julian et moi, mais demain [...] de telles entreprises vont peut-être vous surveiller

Voici la déclaration de Yanis Varoufakis, relayée par The Presse Project : «Je viens de déposer une plainte contre la société espagnole UC Global, qui a été engagée par les autorités américaines pour espionner les visiteurs de Julian Assange à l'ambassade équatorienne. Ils m'ont montré, par vidéoconférence, une pile de données personnelles, des vidéos, des documents, des transcriptions de mes conversations avec Julian, et même le passeport de ma femme.»

«Rien de tout cela ne nous surprend […] Mais en aucun cas, et je m’adresse à tous, nous ne devons considérer cette situation comme normale. Parce que, aujourd'hui, elles surveillent Julian et moi, mais demain [...] de telles entreprises vont peut-être vous surveiller», a-t-il ajouté, expliquant avoir eu grand plaisir a contribué au travail de la justice espagnole.

«Mais, par-dessus tout, je dois beaucoup à un homme qui, au moment où nous parlons, pourrit dans le Guantanamo Bay britannique, dans la prison de Belmarsh. Quel est son crime? Avoir informé les citoyens occidentaux des crimes commis par l'Occident, nos gouvernements, en notre nom, dans notre dos», a-t-il conclu.

Un système de surveillance généralisée 

UC Global aurait en effet installé des micros dans les extincteurs de l'ambassade ainsi que dans les toilettes des femmes, où les avocats de Julian Assange se réunissaient régulièrement par crainte d'être espionnés. La société aurait également installé un système permettant à Washington de suivre tous les enregistrements en direct.

Ces enregistrements auraient permis de faire échouer un plan pour faire sortir Julian Assange de l'ambassade d'Equateur, élaboré de concert par son équipe juridique et le gouvernement équatorien de Lenin Moreno – avant que celui-ci ne lâche finalement Julian Assange.

Une enquête avait donc été ouverte à l’été 2019 à la suite d'une plainte de Julian Assange. Celle-ci vise UC Global et son PDG, l’Espagnol David Morales.

L'acte d'accusation, consulté par le quotidien espagnol El País, a révélé que la société de sécurité espagnole se serait aussi intéressée de très près à la famille de Julian Assange. Toujours selon l'acte d'accusation, également cité par le média en ligne australien The New Daily, UC Global aurait aussi volé des «photos extrêmement intimes» d'une diplomate équatorienne pour la faire chanter, dans le but d'empêcher qu'elle ne rompe le contrat permettant la surveillance de l'ambassade par l'entreprise espagnole.

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