Que s'est-il passé avec l'opposante biélorusse Maria Kolesnikova ?
Si dans un premier temps plusieurs médias ont relayé l'information selon laquelle l'opposante biélorusse aurait été enlevée à Minsk, son destin restait inconnu. Ses alliés ont partagé plus de détails sur cet incident.
Le 8 septembre, alors que ses partisans, sans nouvelles, avaient tiré la sonnette d'alarme quant à la disparition de Maria Kolesnikova, opposante biélorusse, la télévision publique biélorusse a rapporté son arrestation. D'après cette source, la femme politique aurait été arrêtée près de la frontière ukrainienne.
Mais selon les proches de la nouvelle figure politique du pays, tout ne s'est pas passé exactement comme le rapportent les médias d'Etat. Ils ont témoigné que l'opposante biélorusse Maria Kolesnikova a déchiré son passeport pour faire échouer une tentative des autorités de la forcer à l'exil.
Selon ces témoignages, la femme politique aurait été emmenée de force à la frontière entre le Bélarus et l'Ukraine dans la nuit de lundi à mardi. Elle «criait qu'elle n'irait nulle part» et «s'est extirpée par la fenêtre de la voiture avant de se diriger vers la frontière bélarusse» où elle a été arrêtée, ont raconté depuis Kiev deux collaborateurs qui étaient à ses côtés, Anton Rodnenkov et Ivan Kravtsov, qui ont eux fait le choix de quitter leur pays.
Les deux hommes ont raconté avoir été emmenés de force par des inconnus et transportés dans diverses administrations, menottés et un sac sur la tête. Interrogés et menacés de poursuites judiciaires, ils se sont finalement vu proposer de quitter le pays.
«Ce qui les intéressait, c'était le transport de Maria Kolesnikova hors des frontières. Ils l'expliquaient par la nécessité d'une désescalade de la situation» au Bélarus, a expliqué Ivan Kravtsov.
Maria Kolesnikova, 38 ans, est la dernière des trois figures féminines de l'opposition durant la campagne présidentielle à demeurer au Bélarus. Les deux autres, la candidate Svetlana Tikhanovskaïa et Veronika Tsepkalo, se sont exilées à l'étranger.
La France a condamné «les arrestations arbitraires et les pratiques d'exils forcés», et appelé à faire toute la lumière sur le cas de Maria Kolesnikova.