Biélorussie : une figure de l'opposition aurait été arrêtée à la frontière avec l'Ukraine
- Avec AFP
L'équipe de campagne de Maria Kolesnikova était sans nouvelle de la femme politique de l'opposition biélorusse, redoutant qu'elle ait enlevée. Les autorités ont finalement rapporté son arrestation près de la frontière avec l'Ukraine.
Le 8 septembre, alors que ses partisans, sans nouvelles, avaient tiré la sonnette d'alarme quant à la disparition de Maria Kolesnikova, opposante biélorusse, la télévision publique biélorusse a rapporté son arrestation. D'après cette source, la femme politique aurait été arrêtée près de la frontière ukrainienne.
La veille, des alliés politiques de Maria Kolesnikova, cités par le média en ligne biélorusse Tut.by, rapportaient que cette dernière avait été emmenée dans un véhicule par des inconnus. Maria Kolesnikova est membre du «conseil de coordination» de l'opposition, contre lequel les autorités de Biélorussie ont engagé des poursuites judiciaires pour «appels à des actions visant à porter atteinte à la sécurité nationale».
BREAKING: Maria #Kolesnikova, one of leaders of #Belarus opposition, is kidnapped in #Minsk by unidentified masked persons. Her press-secretary's mobile phone was switched off some minutes later.https://t.co/nq6RUChqPP
— Sergej Sumlenny (@sumlenny) September 7, 2020
Selon le service de presse du conseil de coordination, Maria Kolesnikova n'était pas la seule à avoir disparu. Deux autres membres du conseil n'auraient pas non plus donné de nouvelles : Ivan Kravtsov et Anton Rodnenkov. Selon la télévision publique biélorusse, citée par Ria Novosti, ils auraient «réussi à s'échapper, contrairement à Kolesnikova». Pourtant, ses proches estiment qu'elle n'avait pas l'intention de quitter le pays.
Les proches de Maria Kolesnikova ont fait une déposition à la police sur sa disparition. «Ils l'ont prise, ils disent qu'ils cherchent Maria», a annoncé le compte Telegram de l'ex-candidat à la présidentielle Viktor Babaryko, dont Maria Kolesnikova était la directrice de campagne jusqu'à son incercération en juin.
Le ministère de l'Intérieur biélorusse avait affirmé, dans un premier temps, ne pas avoir d'informations sur ces arrestations présumées.
Des trois figures féminines de la campagne à la présidentielle contre le président Alexandre Loukachenko, seule Maria Kolesnikova est encore en Biélorussie. Les deux autres, Svetlana Tikhanovskaïa et Veronika Tsepkalo, se sont exilées.
Plusieurs puissances européennes ont réagi à la situation, comme Berlin qui a exigé de savoir où elle était, Londres qui s'est dit très préoccupé, ou encore l'UE qui réclame la libération des opposants politiques.