En Europe, multiplication des mesures restrictives sur fond de crainte d’une deuxième vague

En Europe, multiplication des mesures restrictives sur fond de crainte d’une deuxième vague© JOHN MACDOUGALL Source: AFP
Les contaminations repartent à la hausse, laissant craindre une deuxième vague de coronavirus (image d'illustration, à Berlin en Allemagne).
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Inquiets quant à la situation sanitaire, un nombre croissant d'Etats européens adoptent de nouvelles mesures, telles que l'obligation de porter un masque ou la fermeture de lieux fréquentés. Non sans générer des réactions dans certains pays.

La menace d'une «seconde vague» de Covid-19 est sur toutes les lèvres. Alors que les indicateurs repartent à la hausse, le retour imminent des vacanciers et des écoliers laisse craindre une accélération de la transmission du virus et une nouvelle saturation des hôpitaux. Dans ce contexte, un certain nombre de gouvernements européens ont récemment pris de nouvelles mesures de restriction visant à endiguer la pandémie. Des mesures rejetées, dans certains pays, par une partie de la population, qui organise notamment des manifestations contre le port du masque.

En France, le port du masque sera «systématisé» en entreprise

En France métropolitaine, «la situation est préoccupante», indiquait encore le 17 août l'Agence nationale de santé publique, précisant «que l’ensemble des indicateurs continuent leur progression et la transmission du virus SARS-COV-2 s’accentue».

Dans ce contexte, le port du masque, longtemps présenté comme «inutile» par les autorités, est devenu obligatoire dans les lieux publics clos le 20 juillet. Par la suite, les préfets ont été autorisés à l'imposer à l'extérieur «lorsque les circonstances locales l'exigent». Depuis, de nombreuses villes du pays ont imposé le port du masque en extérieur dans certaines zones. Le 14 août au soir, la préfecture de Paris a annoncé l'extension du port obligatoire du masque à de nouvelles zones de la capitale, dont une partie des Champs-Elysées, le quartier du Louvre et celui des Batignolles. Le même weekend, les autorités des Bouches-du-Rhône ont annoncé une extension de l'obligation de porter le masque à Marseille et dans plusieurs grandes villes et communes touristiques du département méridional.

Ce 18 août, la ministre du Travail Elisabeth Borne, à l'issue d'une réunion avec les partenaires sociaux, a confié à l'AFP que le port du masque serait «systématisé» d'ici fin août dans «tous les espaces clos et partagés» des entreprises. «Il est nécessaire systématiser, comme l'a préconisé le Haut conseil de la santé publique (HCSP), le port du masque dans tous espaces de travail qui sont clos et partagés [comme les] salles de réunions, couloirs, vestiaires, open space», a-t-elle fait valoir. «Les indicateurs [de la pandémie] ne sont pas bons. Il faut en tirer les conséquences», avait prévenu la veille la ministre, auprès du Journal du dimanche

En Belgique, des interdictions de voyage 

Au plat pays, où la pandémie a fait environ 10 000 morts, le masque est obligatoire pour les plus de 12 ans dans l'espace public, ainsi que dans les endroits où la distance physique de 1,5 mètre ne peut être garantie.

Cette restriction a été dénoncée par quelque 200 manifestants le 16 août dans la capitale. Sur leurs pancartes, on pouvait lire : «le Virus n’existe pas», «le masque tue», «nous n’avons pas peur», ou encore «c’est mon corps, c’est mon choix».

En outre, la Belgique a publié le 1er août une liste rouge de destinations vers lesquelles «les voyages ne sont pas possibles ou pas autorisés», comprenant des territoires européens tels que le département français de la Mayenne, les régions espagnoles de Navarre, Aragon, Barcelone et Lérida en Catalogne, mais aussi des régions bulgares et roumaines ainsi que la ville de Leicester (Royaume-Uni). Les nationaux de retour de voyage dans ces zones à risque sont soumis à quatorzaine et dépistés.

De plus, ceux qui reviennent de région parisienne (sauf le département de Seine-et-Marne), des Pays de la Loire, du département du Nord, du Haut-Rhin, de Haute-Savoie, de Meurthe-et-Moselle et des Vosges, zones «orange», se voient recommander de pratiquer un test et de s'auto-confiner.

En Italie, fermeture des discothèques en plein air 

Premier pays européen à avoir été touché par le coronavirus (254 235 cas de Covid-19 recensés et plus de 35 400 morts), l’Italie n’a pour l’heure pas pris de mesures de reconfinement. Pour éviter toute reprise épidémique incontrôlable, un décret signé le 16 août ordonne le port du masque entre 18h et 6h du matin (à compter du 18 août) dans les lieux de formation de groupes. Le même décret interdit les discothèques en intérieur et en plein air.

Les voyageurs en provenance de pays de l’Union européenne ne sont plus soumis à une quatorzaine. Cependant, toute personne qui entre sur le territoire italien doit remplir un formulaire d’autorisation.

Les plages sont ouvertes depuis début juin, une distance de 3 à 10 mètres (selon les régions) entre transats et parasols étant préconisée.

En Espagne, confinement partiel en Catalogne et masque obligatoire dans tout le pays

Avec ses 360 000 cas déclarés, et environ 16 000 nouveaux cas depuis le 14 août, l’Espagne a de son côté décidé d'imposer de nouvelles restrictions. «Ce ne sont pas de bons chiffres, nous aimerions avoir des chiffres beaucoup plus bas», a commenté le 17 août le directeur du centre des urgences sanitaires, Fernando Simon. Il s'agit toutefois «d'une augmentation progressive, douce, plus modérée et plus facile à contrôler qu'en d'autres périodes», a-t-il ajouté.

En Andalousie, Castille-et-Leon, Galicie, Cantabrie, aux Baléares et au Pays basque, la fermeture des discothèques et l’interdiction de fumer dans la rue ont été actées. Les bars de nuit et restaurants devront dorénavant fermer leurs portes à 00h. Les réunions sont limitées à dix personnes. Les visites en maisons de retraite sont fortement restreintes.

En Catalogne, dans l’aire métropolitaine de Barcelone, «la population est invitée à rester chez elle et à ne pas organiser de réunions de plus de dix personnes». 

Enfin, le port du masque est obligatoire dans le pays pour toute personne de plus de six ans dans les transports et les espaces publics (y compris les hôtels et commerces), lorsqu’une distance d’1m50 ne peut être respectée entre chaque individu. Il a été étendu aux véhicules (si les passagers ne résident pas dans le même foyer). Le 16 août, des centaines de personnes se sont rassemblées à Madrid pour protester contre le port obligatoire du masque et d'autres restrictions visant à lutter contre la pandémie de coronavirus, aux cris de «Liberté !»

En Allemagne, Merkel exclut tout nouvel assouplissement face à la hausse des cas

Si l'Allemagne est un des pays qui a fait face avec le plus d'efficacité à la pandémie de coronavirus, elle enregistre désormais quotidiennement le même nombre de cas environ que début mai – 1 159 nouveaux cas, selon l'AFP le 18 août, alors que le pays était tombé à quelque 500 cas par jour en juillet. 

Dans ce contexte, la chancelière Angela Merkel a fait savoir que «de nouveaux assouplissements» en ce qui concerne les mesures restrictives ne pouvaient «pas avoir lieu actuellement». Elle a notamment fait valoir la nécessité de porter un masque dans certains lieux publics, mais aussi de respecter la quarantaine imposée en cas de retour d'un séjour dans une zone classée comme zone à risque par le gouvernement. En Allemagne, le masque est obligatoire dans de nombreux lieux publics, notamment dans les transports ou dans les magasins.

Des amendes sont prévues en cas d'infraction à ces règles, a-t-elle averti. Porter un masque dans les transports en commun ou en magasin, respecter les distances entre personnes, «ce sont des choses que nous pouvons et que nous devons faire», a-t-elle martelé ce 18 août.

L'Allemagne est sans doute le pays européen où les réactions aux mesures restrictives prises dans le cadre de la lutte anti-coronavirus ont été les plus visibles : à Berlin notamment, des milliers de personnes ont défilé le 1er août à Berlin afin de protester contre les mesures prises par les autorités pour endiguer la pandémie, accusées de violer les droits et libertés des personnes. A Hambourg et Stuttgart aussi, les opposants aux mesures anti-Covid ont manifesté.

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