Tensions en Méditerranée, Libye : Macron veut que l'UE pèse davantage face à Moscou et Ankara

Tensions en Méditerranée, Libye : Macron veut que l'UE pèse davantage face à Moscou et Ankara© Ludovic Marin Source: AFP
Le président français Emmanuel Macron à l'Elysée, le 23 juillet.
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Appelant l'UE à occuper davantage le terrain en Méditerranée et à durcir le ton, le président français a évoqué les tensions qui secouent la région. Il s'inquiète notamment de l'attitude turque dans le chaos libyen... oubliant le rôle de la France ?

Ce 23 juillet, en conférence de presse au côté du président chypriote Nikos Anastasiadis, Emmanuel Macron a appelé l'Union européenne (UE) à durcir le ton face à la Turquie. Alors que les relations entre Paris et Ankara se dégradent depuis des semaines, le chef de l'Etat a abordé deux thématiques dans lesquels il souhaite que l'UE réagisse : la violation des souverainetés grecque et chypriote par la Turquie en Méditerranée orientale, mais aussi le rôle joué par Ankara en Libye.

Macron veut peser davantage face à la Turquie et la Russie

Concernant le premier dossier, Emmanuel Macron a souligné l'importance vitale de la Méditerranée pour des questions «énergétiques et de sécurité», notant qu'elle était l'objet de «luttes de puissance en particulier de la Turquie et de la Russie qui s'affirment de plus en plus et face auxquelles l'Union européenne pèse encore trop peu».

«Ce serait une grave erreur que de laisser notre sécurité en Méditerranée aux mains d'autres acteurs. Ce n'est pas une option pour l'Europe et ce ne sera pas quelque chose que la France laissera faire», a assuré le chef de l'Etat, appelant l'UE à sanctionner les pays qui violent ou menacent l'espace maritime d'un Etat membre. Le bloc a déjà imposé des sanctions à la Turquie pour ses activités de forage en Méditerranée orientale, mais Emmanuel Macron souhaite visiblement aller plus loin.

La marine grecque a été mise en état d'alerte le 22 juillet après que la Turquie a dépêché des navires militaires à proximité de la plus orientale des îles grecques, Kastellorizo, pour accompagner un navire d'exploration gazière sous-marine. Athènes a appelé Ankara à «cesser immédiatement ses actions illégales» qui «violent sa souveraineté et menacent la paix et la sécurité de la région».

Des sanctions contre Ankara pour son action en Libye ?

Le chef d'Etat a profité de l'occasion pour rebondir sur l'autre dossier chaud entre Ankara et Paris, à savoir la situation en Libye. La France y dénonce en effet depuis des semaines le rôle joué par la Turquie, l'accusant d'envoyer des armes et des mercenaires aux forces du Gouvernement d'union nationale (GNA).

«Nous ne pouvons pas laisser là aussi les puissances étrangères, quelles qu'elles soient, violer l'embargo sur les armes», a-t-il ainsi soutenu, martelant que la mise en œuvre de sanctions était nécessaire «pour obtenir un cessez-le-feu et enclencher une dynamique réelle vers une résolution politique du conflit libyen».

Les tensions entre Paris et Ankara ne cessent de croître sur le sujet, comme en témoigne l'incident maritime entre deux bâtiments de guerre en juin lors d'une opération de contrôle de l'embargo sur les livraisons d'armes à la Libye qui a poussé la France à se retirer temporairement de l'opération de l'OTAN Sea Guardian. Dans la foulée, Paris, Londres et Berlin s'étaient déjà dits «prêts à envisager un recours éventuel à des sanctions» en cas de violation de l'embargo en Libye, invitant par la même occasion «tous les acteurs étrangers [à] mettre fin à leurs ingérences» dans le pays.

Pour Moscou, l'origine du chaos libyen réside dans l'intervention de l'OTAN... menée par la France

Moscou, qui estime que la crise libyenne ne pourra se régler que par des pourparlers, a de son côté tenu à rappeler la genèse de ce chaos. «Le rétablissement de l'Etat libyen a été gravement affecté à la suite de l'"aventure" de l'OTAN de 2011 menée en violation de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU», a ainsi souligné le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en conférence de presse le 22 juillet au côté de son homologue égyptien, dont le pays semble ouvrir la porte à une intervention en Libye

«Les deux parties [russe et égyptienne] confirment que la situation dans ce pays ne peut être réglée que par le biais de discussions impliquant toutes les parties libyennes», a par ailleurs rappelé Sergueï Lavrov en marge de cette visite.

La Libye est minée par les violences et les luttes de pouvoir depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, consécutive à l’intervention controversée de l'OTAN, menée par la France. Depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir : le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, établi en vertu d'un accord parrainé par l'ONU et ayant son siège à Tripoli (ouest), et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar commandant en chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) dans l'est du pays.

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