Couteaux, arbalètes, grenades : un groupe planifiant des attaques de mosquées arrêté en Allemagne
- Avec AFP
12 extrémistes de droite ont été placés en détention en Allemagne. Ils sont suspectés d'avoir planifié des attaques de grande ampleur contre des mosquées sur le modèle de Christchurch, où 51 personnes ont été tuées dans deux mosquées en 2019.
Les membres d'un groupuscule d'extrême droite arrêtés le 14 février en Allemagne dans le cadre d'une vaste enquête antiterroriste prévoyaient des attaques de grande ampleur contre des mosquées sur le modèle de l'attentat de Christchurch, ont révélé le 16 février des médias allemands.
Selon le magazine Der Spiegel et le quotidien Bild, le groupe, dont 12 membres ont été mis en détention le 15 février après des perquisitions dans toute l'Allemagne menées la veille, voulait frapper des lieux de culte musulmans pendant la prière.
Ils comptaient imiter l'attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui a causé la mort de 51 personnes dans deux mosquées l'an dernier. Ils entendaient notamment utiliser des armes semi-automatiques.
Le chef présumé du groupe, connu et surveillé depuis plusieurs mois par les autorités, avait détaillé ses plans lors d'une réunion organisée avec ses complices la semaine dernière. Les enquêteurs en ont eu connaissance grâce à un informateur infiltré dans le groupe, toujours d'après les deux journaux.
Couteaux, arbalètes, grenades...
Les enquêteurs ont retrouvé, lors des perquisitions menées dans 13 lieux répartis sur cinq Etats régionaux, des couteaux, arbalètes, des grenades, mais aussi un fusil de chasse et un pistolet.
Interpellés le 14 février, les 12 extrémistes de droite ont été mis en détention le 15 février.
Quatre d'entre eux sont soupçonnés d'avoir formé «une association d'extrême droite à caractère terroriste» tandis que les huit autres sont soupçonnés de leur avoir fourni un soutien «financier» ou «une aide pour se procurer des armes», selon le parquet.
Parmi les suspects, tous de nationalité allemande, figure un policier de Rhénanie du Nord-Westphalie qui a été suspendu.
Selon Bild, son but était de «lancer une guerre civile» dans le pays.
Les autorités allemandes s'inquiètent du terrorisme d'extrême droite depuis notamment le meurtre d'un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Angela Merkel, en juin dernier.
En octobre, un extrémiste de droite négationniste a tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre évité de justesse. Faute de pouvoir pénétrer dans l'édifice religieux dans lequel les fidèles s'étaient barricadés, il avait abattu une passante et le client d'un restaurant de sandwichs kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits.
Son procès est attendu prochainement.
A Dresde, dans l'ex-RDA, huit néonazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques.
Lire aussi : Le coordinateur du renseignement dénonce l'«ensauvagement général de notre société»