«Toute action entraînera une riposte», déclare Peskov concernant les avoirs russes gelés en Europe
© RIA NOVOSTI Source: SputnikLe porte-parole du Kremlin a réagi avec fermeté aux projets européens visant à utiliser les avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine. Il a averti que Moscou engagerait une riposte juridique systématique contre toute tentative de confiscation. Pendant ce temps, à Bruxelles, les dirigeants européens peinent à trouver un accord sur ce dossier.
Ce 18 décembre, Dmitri Peskov a réaffirmé que la Russie ne laisserait pas passer sans réponse une éventuelle confiscation de ses actifs. « Toute action liée à la saisie de nos avoirs entraînera une riposte », a-t-il déclaré. Le porte-parole de la présidence russe a précisé que « tous les mécanismes juridiques possibles » seraient mobilisés et que la responsabilité incombera aussi bien aux décideurs qu’à ceux qui exécuteront ces mesures.
Il a également accusé les dirigeants européens d’être « obsédés par une seule idée : trouver de l’argent pour continuer le conflit », ajoutant que leur objectif était de « voler nos fonds ». La Russie estime que les projets de l’Union européenne s’apparentent à un vol pur et simple, et qu’ils violent le droit international.
Pour Moscou, cette initiative européenne créerait un précédent dangereux : si les avoirs souverains peuvent être confisqués à des fins politiques, la stabilité juridique du système financier international serait profondément remise en cause. Ce signal inquiète déjà plusieurs pays en dehors du cadre occidental.
18 décembre : un sommet sous haute tension
Le sommet européen à Bruxelles, censé trancher sur l'utilisation des avoirs russes gelés, a été marqué par une intense journée de blocages et de négociations. La discussion sur ce sujet sensible a été volontairement repoussée à la fin de l'ordre du jour, afin de donner du temps aux équipes techniques pour tenter de surmonter les désaccords.
Au cœur des réticences, la Belgique, sur le territoire de laquelle sont détenus environ 180 milliards d’euros de fonds russes via Euroclear. Le Premier ministre belge Bart De Wever a transmis une liste de demandes écrites comprenant des garanties juridiques « illimitées ». D’après Politico, d’intenses tractations ont eu lieu tout au long de la journée entre l’UE et la délégation belge.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a quant à elle affirmé qu’elle ne quitterait pas le sommet sans accord. Mais en fin de journée, aucun consensus n’avait encore été trouvé.
Blocages persistants, tensions juridiques et divergences internationales
L’idée d’un « prêt de réparation » de 90 milliards d’euros à l’Ukraine, garanti par les intérêts des actifs russes gelés, reste la seule option sur la table. Mais malgré les efforts diplomatiques, les divisions restent profondes. La Belgique a averti qu’elle n’accepterait rien sans « un parachute collectif ». Euroclear, de son côté, a signalé qu’elle pourrait intenter une action en justice en cas de confiscation, tandis que la Banque centrale de Russie a déjà engagé une procédure pour demander des dommages.
La Hongrie s’est opposée frontalement au projet, que Viktor Orbán a qualifié de « voie sans issue ». Plusieurs États membres, dont l’Italie, l’Autriche et Malte, partagent les inquiétudes sur les conséquences juridiques et les représailles russes.
Côté Washington, comme l’a rapporté Politico, des acteurs influents s’inquiètent également de l’impact global d’une telle mesure sur les règles internationales et préfèrent attendre l’issue des décisions européennes avant de se positionner plus clairement.
Alors que les discussions devaient se prolonger dans la nuit, plusieurs diplomates européens citaient un climat « tendu ». À ce stade, les dirigeants européens n’ont pas réussi à dépasser leurs divisions. Le sommet doit se poursuivre ce 19 décembre, mais le projet de confiscation apparaît plus incertain que jamais.