Poutine salue les avancées dans le Donbass et veut une prorogation de la loi sur son statut spécial
Lors d'une conférence de presse en marge du sommet des BRICS, le président russe s'est réjoui du retrait des troupes, entamé le 9 novembre dans le Donbass. Il a également demandé une prolongation de la loi sur le statut spécial de la région.
Présent au sommet des BRICS, à Brasilia, le 14 novembre, le président russe a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a été interrogé sur les avancées du dossier ukrainien (à partir de 26 minutes dans la vidéo ci-dessous). Vladimir Poutine a confirmé entretenir des «contacts complets» avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, assurant qu’il était désormais nécessaire de «prendre des décisions».
Interrogé sur une possible rencontre entre les deux chefs d’Etats, ce qu’avait proposé, le 12 novembre, l’ancien président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev, Vladimir Poutine a exprimé une fin de non-recevoir, précisant qu’il n’était «pas question d’une réunion avant l’entrevue au "Format Normandie"», jugeant qu’il n’y avait pas d’«autres alternatives».
Le président russe s’est également félicité du retrait des forces ukrainiennes et séparatistes des localités de Petrivské et Bogdanivka qui a commencé le 9 novembre. «La retrait des forces qui a été réalisée dans deux localités est une bonne chose et je salue tant les autorités ukrainiennes que les autorités des républiques non reconnues», a-t-il fait valoir, confiant que ce retrait devait maintenant être effectif «sur l’ensemble de la ligne de démarcation».
Vladimir Poutine demande une prorogation de la loi sur le statut spécial du Donbass
Néanmoins, Vladimir Poutine a remarqué une «ambiguïté» dans le discours ukrainien «lorsque le ministre des Affaires étrangères ukrainien dit qu’il est possible de renoncer aux accords de Minsk». «Si l’on renonce à cet accord, de quoi allons-nous parler pendant la réunion au "Format Normandie" ?», s’est-il demandé, reconnaissant que la formule de Steinmeier était «un compromis» ne contenant «rien de substantiel», mais que la Russie l’avait acceptée pour conserver un espoir de sortie du conflit.
Il a par ailleurs mis en garde contre une non prorogation de la loi sur le statut spécial du Donbass, qui doit expirer le 31 décembre. «Nous entendons, de la part des responsables ukrainiens, qu’une autre loi pourrait être mise en vigueur pour le Donbass. Mais quelle loi ? Si une autre loi est adoptée mais n’est pas validée par les républiques de Donetsk et Lougansk alors nous nous retrouverons dans l'impasse», a-t-il déclaré, martelant que ce point devait être réglé «le plus tôt possible».
Selon lui, un repositionnement de forces ukrainiennes le long de la ligne de démarcation provoquerait une réaction en chaîne : «Nous voyons des déclarations de responsables ukrainiens selon lesquelles d’autres forces armées pourraient entrer dans la zone de laquelle les troupes se sont retirées, comme la police et la garde nationale ukrainiennes […] [Si c’était le cas] les républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk procéderaient de même.»
Le 9 novembre, l'Ukraine et les séparatistes avaient débuté leurs manœuvres de retrait entamées dans les villages de Petrivské et Bogdanivka, considérées par Vadym Prystaïko, ministre ukrainien des Affaires étrangères, comme «la dernière précondition à l'organisation du sommet quadripartite» entre l'Ukraine, la Russie, la France et l'Allemagne, dont le dernier s'est tenu en 2016.