Mali : la France annonce l'élimination d'un important chef djihadiste lié à al-Qaïda
- Avec AFP
Après avoir achevé une tournée dans plusieurs pays du Sahel, Florence Parly a annoncé la mort du djihadiste Abou Abderahman al Maghrebi. Il est considéré comme le numéro deux de l'organisation terroriste Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans.
La ministre française des Armées, Florence Parly, a annoncé ce 5 novembre à l’AFP la mort du marocain Abou Abderahman al Maghrebi, dit Ali Maychou. Le numéro deux et leader religieux du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), organisation djihadiste liée à al-Qaïda, a été tué par les forces françaises au Mali début octobre, selon la ministre.
«[Le djihadiste a été tué] sur le sol malien en coordination avec les forces maliennes et un soutien américain», a-t-elle précisé dans l'avion qui la ramenait d'une tournée dans plusieurs pays de la région du Sahel, où quelque 4 500 militaires français sont déployés dans le cadre de l’opération anti-djihadiste Barkhane. «Il s'agit de la neutralisation d'un personnage très influent», a-t-elle en outre ajouté, dans l'avion qui la ramenait de Gao, au Mali, vers la France.
Cerveau de l'expansion d'al-Qaïda au Sahel
La ministre a ajouté qu'Abou Abderahman al Maghrebi était «le deuxième terroriste le plus recherché au Sahel – y compris par les Américains». Il avait rejoint al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en 2012.
Il en était devenu le leader spirituel avant de participer à la fondation du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) en 2017 avec Iyad ag Ghali, le numéro un de l'organisation, et qui est en tête de la liste des individus recherchés au Sahel.
Le GSIM a revendiqué les attaques récentes fin septembre contre les forces maliennes à Boulkessy et Mondoro, qui avaient tué 40 militaires. Le groupe a aussi revendiqué l'attentat de Ouagadougou de mars 2018 (huit morts).
Cerveau de l'expansion d'al-Qaïda au Sahel, artisan de l'unité des katibas (bataillons) du sud au sein du GSIM, Ali Maychou est le deuxième personnage d'importance du GSIM tué cette année, après la mort de l'Algérien Djamel Okacha, dit Yahya Abou El Hamame, en février.
Une situation sécuritaire qui se dégrade dangereusement
Sa mort a été annoncé quelques jours après la mort d'un soldat français dans le nord-est du Mali, tué par un engin explosif. Le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), autre organisation djihadiste active au Mali, a revendiqué cette attaque, de même que celle d'un camp militaire du nord du pays, où 49 soldats ont été tués le 1er novembre.
Malgré la présence des forces française, africaine et onusienne, la dégradation de la situation sécuritaire et les revers subis renforcent les doutes sur la capacité de l'armée malienne à faire face aux agissements djihadistes et aux autres violences auxquelles cet vaste pays est en proie depuis 2012 et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants. Plus largement, l'ensemble des armées nationales des pays sahéliens, parmi les plus pauvres au monde, semblent incapables d'enrayer la progression des attaques.