Jean-Luc Mélenchon ne fera plus accréditer l'émission Quotidien pour ses événements
- Avec AFP
Les journalistes de Quotidien ne seront plus accrédités aux réunions et déplacements de Jean-Luc Mélenchon. Le chef des Insoumis accuse le talk-show de TMC d'avoir permis un «procès politique» contre lui eu égard à un effet d'amplification.
Le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a indiqué sur son blog que Quotidien ne se verrait plus attribuer d'accréditation pour ses événements, accusant l'émission d'infotainment de TMC d'avoir permis le «procès politique» qui s'est tenu à Bobigny le 19 et 20 septembre.
«Sans [Quotidien] il n'y [aurait] pas de procès possible contre nous», a clamé le leader insoumis, selon qui «seules les images montées et accommodées que l'émission a publiées il y a bientôt un an [ont servi] d'arguments et de [preuves]».
Le parti médiatique est une composante clé du processus de la guerre judiciaire
«En 10 ans d'expérience de cette émission dite de [divertissement], j'ai fait mon expérience. Je ne veux plus que cette émission soit accréditée à mes réunions ni à aucun de mes déplacements», ajoute Jean-Luc Mélenchon. «Attention, le parti médiatique est une composante clé du processus de la guerre judiciaire : il [est intervenu] en amont pour déclencher les enquêtes, faire les signalements, harceler l'opinion et en fin de parcours pour la propagande de mise à mort», a-t-il écrit encore.
Cette décision a été confirmée par son entourage à l'AFP, le 23 septembre. «Ils se sont mis dans cette position, dans un camp, en bagarre officielle, ouverte avec LFI», a commenté cette source.
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Pour Quotidien, Jean-Luc Mélenchon a «rejoint donc la Manif pour tous et le Rassemblement national»
Cette exclusion décidée par le chef de file des Insoumis a été évoquée très brièvement dans l'émission Quotidien diffusée le soir du 23 septembre sur TMC, dont l'équipe a fait un parallèle avec le traitement que lui réservent d'autres organisations comme le Rassemblement national (RN). Après la diffusion d'un reportage autour d'une «université de rentrée» organisée par la Manif pour tous et ses alliés, pour laquelle une équipe de Quotidien s'était vu refuser toute accréditation, un des journalistes de l'émission, Azzeddine Ahmed-Chaouch, a relevé que «dans la série on blackliste les journalistes», le mouvement de Jean-Luc Mélenchon «[a] rejoint donc la Manif pour tous et le Rassemblement national».
Avant et pendant les débats du 19 et 20 septembre au tribunal de Bobigny, les Insoumis ont affirmé être victimes d'un «procès politique» diligenté par le pouvoir, faisant un parallèle avec les situations d'autres opposants dans le monde.
La première matinée d'audience a été en majorité consacrée au visionnage des images de Quotidien. On y voit notamment le chef de file de LFI appeler à «enfoncer la porte» pour entrer dans les locaux perquisitionnés, et bousculer un représentant du parquet, ainsi qu'un policier qui tentait de s'interposer.
Montage trompeur ? #LFI se félicite de la diffusion intégrale des images de la perquisition (VIDEO)@FranceInsoumise#Melenchon#Quotidien
— RT France (@RTenfrancais) 12 septembre 2019
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Le parquet a requis, le 20 septembre, trois mois de prison avec sursis contre Jean-Luc Mélenchon pour les incidents ayant émaillé la perquisition d'octobre 2018, au siège de LFI. Le jugement a été mis en délibéré au 9 décembre.
Poursuivi pour «actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation», Jean-Luc Mélenchon, qui martèle être victime d'un «procès politique», encourt jusqu'à 10 ans de prison, une amende de 150 000 euros et cinq ans d'inéligibilité.
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