Ukraine : un suspect de l'enquête sur le crash du MH17 libéré à Kiev
Vladimir Tsemakh, suspect dans l'enquête sur le crash du MH17, a été libéré sous caution ce 5 septembre par la Cour d'appel de Kiev. Il avait été arrêté en juin dernier par les services de sécurité ukrainiens.
La Cour d'appel de Kiev a libéré sous caution Vladimir Tsemakh, ancien chef d’une unité anti-aérienne de la République populaire autoproclamée de Donetsk, selon la journaliste Alena Lunkova, présente dans la salle d’audience. Une information confirmée un peu plus tard par la fille de Vladimir Tsemakh à l’agence Interfax. Il est considéré par le Joint Investigation Team (JIT) comme un suspect important dans le crash du MH17. Selon le quotidien russe Kommersant, il pourrait faire partie de l'échange de prisonniers en discussion entre la Russie et l'Ukraine.
Le suspect avait été arrêté par les services spéciaux ukrainiens sur le territoire non contrôlé par Kiev du Donbass le 27 juin dernier. Il avait alors été accusé d'avoir créé une organisation terroriste. Vladimir Tsemakh est l’ancien chef de l’unité de défense anti-aérienne de la brigade de Slaviansk de la ville de Snejnoïe.
L'ancien Premier ministre de la République autoproclamée de Donetsk Alexandre Borodaï avait assuré que Vladimir Tsemakh ne pouvait pas être impliqué dans le crash du Boeing car il n’y avait à l’époque pas d’armes anti-aériennes à Snejnoïe. Il a en outre accusé Kiev d'avoir pris Vladimir Tsemakh en otage à des fins de propagande. Dans une interview à BBC Russia, la fille de Tsemakh a également affirmé que son père était devenu chef de la défense antiaérienne à Snejnoïe plusieurs mois après le crash de l'avion.
Brechtje van de Moosdijk, la porte-parole du JIT aux Pays-Bas, enquêtant sur le crash du MH17, a réagi à la libération sous caution du suspect auprès de l'AFP : «Nous aurions voulu qu'il soit disponible pour l'enquête.» Elle redoute que sa libération rende l'interrogatoire plus compliqué pour le JIT.
Le 4 septembre, 40 députés du Parlement européen avaient demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky de ne pas échanger le citoyen ukrainien Vladimir Tsemakh. Sur Twitter, l’eurodéputée néerlandaise Kati Piri affirme que Vladimir Tsemakh est considéré comme un témoin important dans le cadre de l'enquête sur le crash du MH17.
Samen met 40 EU collega’s brandbrief gestuurd aan @ZelenskyyUa met dringende oproep om MH17-verdachte niet uit te leveren aan Moskou. https://t.co/ivk11G5ch1
— Kati Piri (@KatiPiri) September 4, 2019
Plus tôt cette semaine, le tribunal avait décidé de prolonger l’incarcération de Vladimir Tsemakh jusqu’au 20 octobre.
Le JIT est l'équipe internationale chargée d'enquêter sur le crash du MH17, survenu le 17 juillet 2014, pilotée par les Pays-Bas et constituée d’experts néerlandais, belges, australiens, malaisiens et ukrainiens. Il affirme que le missile à l'origine du crash provenait de la 53e brigade anti-aérienne de l'armée russe. La Russie réfute quant à elle ces accusations et reproche aux enquêteurs de négliger les éléments qu'elle fournit. Le procès s'ouvrira le 9 mars 2020, aux Pays-Bas.
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