Au lendemain de l’annonce par l’Iran de sa décision de reprendre le développement de centrifugeuses – afin d’aboutir à enrichissement plus rapide d'uranium – le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a vivement critiqué le choix de la République islamique et a également préconisé un renforcement des pressions qui pèsent sur le pays.
[L'initiative française était] une erreur à l’heure où les sanctions américaines commençaient à porter leurs fruits
«Ce n’est pas le moment de tenir des pourparlers avec l’Iran, c’est le moment d’accroître la pression», a-t-il déclaré le 5 septembre alors qu’il s’apprêtait à décoller pour Londres pour y rencontrer le Premier ministre britannique Boris Johnson ainsi que le secrétaire d'Etat à la Défense américain Mark Esper. «Ce matin, nous avons été informés d’une autre violation, plus inquiétante, de la part de l’Iran qui s’efforce désormais de se doter de l’arme nucléaire», a ajouté le chef du Likoud.
Par ailleurs, dans un entretien à Paris Match publié le 4 septembre, Benjamin Netanyahou est revenu sur la visite surprise du chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, lors du G7, qu’il considère comme «une erreur à l’heure où les sanctions américaines commençaient à porter leurs fruits», précisant qu’il serait «grave de remettre en selle un régime à l’opposé de nos valeurs et dont les visées expansionnistes et meurtrières sont connues de tous». Il a prévenu : «En aucun cas l’Iran ne doit reprendre sa course à l’armement nucléaire, ni retrouver les moyens de continuer à déstabiliser la région.»
A moins de deux semaines de la tenue des élections législatives, ces déclarations permettent d'appuyer sur l’image d’homme d’Etat international du dirigeant israélien. Lors de sa visite à Londres, il discutera «avec le Premier ministre britannique Boris Johnson de la situation dans la région [du Moyen-Orient] et des moyens de repousser […] l’agression iranienne», peut-on lire dans un communiqué publié par son cabinet le 4 septembre.
Plusieurs médias israéliens rapportent des discussions entre l’Etat hébreu et les Etats-Unis à propos d’une possible alliance dans le secteur de la défense. Une façon supplémentaire de positionner Benjamin Netanyahou au centre du grand échiquier diplomatique. Le 25 mars dernier, à la veille des élections législatives, Donald Trump avait reconnu la souveraineté d’Israël sur la partie du Golan annexée en 1981.
La stratégie n’avait alors pas vraiment fonctionné puisque l’ancien ministre des Affaires étrangères n’avait pas réussi à former un gouvernement, lui qui est empêtré dans des affaires de corruption qui pourraient bien le conduire directement derrière les barreaux, et avait dû convoquer de nouvelles élections législatives. Elles sont prévues pour le 17 septembre.
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