Revivez la visite de Vladimir Poutine à Brégançon
Le chef d'Etat français Emmanuel Macron reçoit le président russe Vladimir Poutine au fort de Brégançon, à quelques jours du G7, auquel Moscou n'a pas été convié. Suivez cette rencontre sur RT France.
Ce 20 août, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a commenté la rencontre au fort de Brégançon entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.
«Tout cela peut être qualifié de dialogue très riche en termes de contenu, constructif et de confiance. En fait, ils ont réglé leur montre sur les principales questions à l'ordre du jour, tant bilatérales qu'internationales», s'est-il félicité, mentionnant, entre autres, les dossiers ukrainien et syrien.
«Toutes ces négociations ne signifient pas que les interlocuteurs s'entendaient sur tout, mais ils ont assez constamment fait preuve d'une volonté politique de discuter de toutes les questions», a souligné Dmitri Peskov.
Les discussions entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont pris fin, après quelque 3h30 de pourparlers. Les chefs d'Etat vont à présent prendre part au dîner de travail.
Emmanuel Macron rappelle les engagements internationaux de la France et de la Russie en matière de liberté d'expression et de manifester. «La France a toujours respecté» ses obligations en la matière, a assuré le chef d'Etat français, faisant valoir que les Gilets jaunes avaient eu la possibilité de se présenter aux élections. «Seulement on ne peut pas accepter qu'ils cassent et qu'ils troublent l'ordre public», a-t-il ajouté.
«S'il n'y a pas d'infraction à la loi tout se passe bien», a déclaré Vladimir Poutine, à propos des manifestations en Russie. «En ce qui concerne les désordres à Moscou [...] les citoyens ont le droit de manifester dans la paix et les autorités doivent veiller à la mise en valeur de ce droit, mais ni les autorités ni certains groupes de manifestants n'ont le droit d'enfreindre la loi», avait-il déclaré plus tôt.
Le président russe a également évoqué le cas français des Gilets jaunes : «Vous savez, ce n'est pas qu'en Russie qu'il y a des événements de ce type. Ce n'est pas très commode de le dire, je suis invité ici [...] vous savez qu'il y a eu les manifestations des Gilets jaunes», évoquant des policiers blessés notamment. «Nous ne voudrions pas que de tels événements se déroulent dans la capitale russe.»
Le retour à un G8 incluant la Russie «suppose de régler le sujet ukrainien», a déclaré Emmanuel Macron.
Répondant à la remarque d'une journaliste de l'AFP sur les propos de Vladimir Poutine sur les démocraties libérales, Emmanuel Macron a déclaré : «Je crois que la Russie a une histoire avec ce que nous appelons le libéralisme politique. Le libéralisme politique, c'est l'Europe des Lumières. C'est de dire : je crois en l'individu libre et rationnel. La Russie y croit.»
«C'est sur le sujet des mœurs [...] qu'il peut y avoir des désaccords», a ajouté le président français, évoquant «des degrés de conservatisme qui ne sont pas les mêmes».
Emmanuel #Macron : «Je crois que la #Russie 🇷🇺 a une histoire avec ce que nous appelons le libéralisme politique. Le libéralisme politique, c'est l'Europe des Lumières»#Brégançon
— RT France (@RTenfrancais) 19 août 2019
⚡️EN CONTINU :
➡️https://t.co/ZdgT0r1Yl9pic.twitter.com/YXF1Q5f6WWLe chef d'Etat français, qui qualifie la France et la Russie de grandes puissances européennes, a en outre jugé que «parfois, pour changer les malentendus qui se sont installés, il faut accepter le temps long». «Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va régler tous les malentendus qui se sont installés depuis au fond le début des années 1990», a-t-il déclaré.
Alors qu'une journaliste de l'AFP demande à Vladimir Poutine si la France constitue un allié solide de la Russie, le président russe a répondu : «C'est avec la France que nous avons vaincu le nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale. Donc les racines de ce lien sont anciennes. La France [...] joue un rôle majeur dans les prises de décisions au niveau de la sécurité internationale.»
«Je suis reconnaissant à la France pour son action au sein du conseil des ministres du Conseil de l'Europe, pour favoriser le rétablissement des relations de confiance au sein de cette institution. Je compte sur le soutien de la France pour travailler avec l'Union européenne», a déclaré Vladimir Poutine.Le président russe a à son tour pris la parole au côté de son homologue français, face à la presse, au fort de Brégançon. Il a remercié Emmanuel Macron pour son accueil. «J'ai pu admirer ce petit coin magnifique de la France», a ajouté Vladimir Poutine, au fort de Brégançon.
Le président russe a évoqué les thèmes de la sécurité internationale et de l'économie, parmi ceux qu'il doit aborder avec le chef d'Etat français. «Il y a plus de 500 entreprises françaises qui travaillent en Russie», a notamment rappelé le président russe.
«La France et la Russie sont liées sur le plan de la culture depuis longtemps», a-t-il également déclaré.
Le couple Macron accueille Vladimir Poutine dans la résidence d'été du fort de Brégançon.
Les deux chefs d'Etat font une déclaration à la presse avant de s'entretenir à huis clos.
Emmanuel Macron a évoqué les différents thèmes internationaux qu'ils aborderont. Parmi eux, l'Ukraine, la Syrie, la Libye, le traité FNI ou encore le climat. «Notre préoccupation aujourd'hui est profonde» concernant la situation à Idlib, a déclaré le président français. Concernant l'écologie, Emmanuel Macron s'est félicité de la ratification par Moscou de l'accord de Paris sur le climat.
La Russie est européenne, très profondément. Nous croyons en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok
«La Russie est européenne, très profondément. Nous croyons en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok», a déclaré le chef de l'Etat français, ajoutant: «Nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'UE et la Russie». «Parce qu'elle est européenne, la Russie a toute sa place dans l'Europe des valeurs», a-t-il encore dit.
Emmanuel Macron a souhaité en outre un sommet à quatre sur l'Ukraine «dans les prochaines semaines».
«Explorer toutes les formes de coopération sur les grands sujets de déstabilisation ou de conflit, sans naïveté, mais sans que la porte ne soit fermée» : tel est l'objectif que s'est fixé Emmanuel Macron, qui reçoit au fort de Brégançon ce 19 août Vladimir Poutine.
Cette visite du chef d'Etat russe, la première depuis sa venue à Versailles en mai 2017, a lieu à quelques jours du G7 de Biarritz, auquel la Russie n'a pas été conviée. Les sujets de désaccord, comme la crise en Ukraine ou l'épineux dossier syrien, se mêleront aux sujets de convergence, comme le dossier du nucléaire iranien.
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