Vladimir Poutine signe la loi sur la suspension par la Russie du traité FNI
Le président russe a signé la loi sur la suspension du Traité sur l'élimination des missiles à portée intermédiaire et à courte portée. Washington avait annoncé son retrait du traité en février tout en accusant Moscou d'une violation de celui-ci.
Le président russe Vladimir Poutine a signé la loi sur la suspension par la Russie du Traité sur l'élimination des missiles à portée intermédiaire et à courte portée (FNI). Le texte de la loi, adopté par la Douma d'Etat le 18 juin et approuvé par le Conseil de la Fédération le 26 juin, est publié sur le portail officiel d'information juridique. La loi précise que la décision du renouvellement du traité par la Russie sera prise par le chef de l'Etat. La loi entre en vigueur le jour de sa publication officielle.
C'est donc la fin officielle du FNI, l'un des traités de base ayant mis fin à la guerre froide. Signé il y a plus de 30 ans, en 1987, il a été remis sur le devant de la scène en octobre 2018, quand le président américain Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis allaient «mettre fin à l'accord», et développer à nouveau des armes nucléaires. Coutumier des volte-face, Donald Trump avait pourtant affiché le 3 décembre sa volonté de travailler avec la Russie et la Chine, elle aussi dans son collimateur, pour mettre fin à une course aux armements devenue «incontrôlable».
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait annoncé le 1er février que les Etats-Unis se retiraient du traité sur les forces nucléaires intermédiaires, la France n'avait pas tardé à réagir, par la voie d'un communiqué officiel du Quai d'Orsay. Axe essentiel de la prise de position française : la responsabilité du retrait américain incombe à la Russie.
Washington dénonce le déploiement par Moscou du système de missiles 9M729, dont la portée, selon Washington, dépasserait 500 kilomètres. Pour le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, ces missiles peuvent frapper les villes d'Europe en quelques minutes après avoir été tirés de l’intérieur du pays. L'Union européenne, et par conséquent la France, partage cette analyse sans réserves, contre laquelle la Russie ne cesse de s'inscrire en faux. Moscou a ainsi organisé, à la fin du mois de janvier, une présentation à un public d'attachés militaires du système 9M729, à laquelle n'avaient assisté ni les représentants américains, ni allemands, britanniques ou français.
La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait réagi à l'annonce du retrait américain en pointant du doigt la décision des Etats-Unis de se retirer du traité, dénonçant une «stratégie des Etats-Unis de s'affranchir de leurs obligations juridiques internationales dans différents domaines».
La signature du traité INF avait mis un terme à la crise des euromissiles déclenchée par le déploiement en Europe des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires. Sa suspension fait craindre une nouvelle course aux armements entre Moscou et Washington.
L'avenir du traité START de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques, qui arrive à échéance en février 2021, est également en question. Vladimir Poutine a affirmé le 29 juin que Moscou et Washington avaient «entamé des consultations» sur sa prolongation.
Détails à suivre...
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