Algérie : le chef de l’armée appelle au dialogue pour sortir de la crise et refuse une transition
Le général Ahmed Gaïd Salah a plaidé ce 28 mai pour l’instauration d’un dialogue auquel prendrait part des «personnalités nationales» pour résoudre la crise politique. Il a revanche fermé la porte à une période de transition réclamée par la rue.
Le chef d’Etat-major de l’armée algérienne Ahmed Gaïd Salah n’en démord pas : la transition politique réclamée par les manifestants ne peut résoudre la crise politique dans laquelle est plongé le pays. «La priorité aujourd’hui est que chacun de nous croit en l’importance d’aller vers un dialogue productif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase, relativement complexe, qu’il traverse et assure ainsi la voie vers la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possible, loin, et je le dis, de périodes de transition aux conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination», a-t-il affirmé ce 28 mai dans un discours prononcé en marge d’une visite de travail à Tamanrasset (sud).
«Ce dialogue auquel les personnalités et les élites nationales fidèles à la nation et à son intérêt suprême sacré doivent participer. Le dialogue sincère et objectif lors duquel il sera question de l’évaluation des circonstances que vit le pays et de concessions réciproques pour le bien du pays», a-t-il en outre plaidé.
La présidentielle du 4 juillet plus que jamais compromise
Alors qu’il avait défendu bec et ongles l’organisation dans les délais constitutionnels d'une élection présidentielle pourtant décriée, le chef de l’armée algérienne ne fixe désormais plus de calendrier précis et évoque à ce sujet l’importance d’un «compromis». La dernière sortie d'Ahmed Gaïd Salah semble accréditer un peu plus l'hypothèse d'un énième report. Pour la plupart des Algériens, la tenue d’une élection présidentielle, prévue le 4 juillet, ne constitue guère une solution viable pour remettre à plat un système politique honni.
La date limite de dépôt des candidatures au Conseil constitutionnelle a officiellement expiré le 25 mai à minuit. Si de nombreux médias avaient affirmé qu’aucun candidat n’avait souhaité se lancer dans la course à la magistrature suprême, deux personnes inconnues de la scène politique ont déposé leur dossier. Pour autant, la presse algérienne demeure sceptique sur leur capacité à rassembler les parrainages exigés par la loi.
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