Attentats du 13 novembre : Trump tacle à nouveau la législation française sur les armes
Devant la NRA, le président américain en remet une couche : selon lui, la législation française sur les armes à feu, trop contraignante, est une des causes des attentats du 13 novembre. Des propos déjà tenus un an plus tôt.
Donald Trump persiste et signe. Comme en mai 2018, le président des Etats-Unis a de nouveau affirmé le 26 avril à Indianapolis, lors d’un congrès de la National Rifle Association (NRA), le lobby américain des armes à feu, que de nombreuses vies auraient pu être sauvées lors des attentats du 13 novembre à Paris si la législation française avait été plus permissive en matière d’armement.
«A Paris, ils [les Français] disent avoir les lois les plus sévères du monde sur les armes, mais rappelez-vous quand ces fous ont fait irruption dans la boîte de nuit [Le Bataclan][…] et qu’ils ont tué une personne, puis une autre, puis une autre, puis une autre… Des centaines de personnes ont été tuées et blessées ce jour-là», a rappelé le 45e président des Etats-Unis.
Trump's argument for loosening gun laws in America is a mass shooting in France that happened in 2015.
— Aaron Rupar (@atrupar) 26 avril 2019
"If there was one gun being carried by one person from the other side, it very well could have been a whole different result," he says. pic.twitter.com/O25NsPhuH3
Comme l’année passée, Donald Trump a profité de cette tribune devant la NRA pour insister sur le fait que si les armes avaient été autorisées en France, le bilan humain aurait pu être bien moindre. «La fusillade a duré si longtemps et il n’y avait rien à faire […]. Si une personne avait eu une arme de l’autre côté, le bilan aurait pu être complètement différent», a-t-il poursuivi, arguant que l’attaque n’aurait «probablement pas eu lieu» car «ces lâches [les terroristes] auraient su qu’il y avait des gens avec des armes [dans la salle de spectacle]».
Durant ce long discours, Donald Trump a érigé la préservation des «libertés acquises par [ses] ancêtres au prix de leur vie» comme un devoir absolu. Il en a également profité pour tacler ses adversaires démocrates qui, selon lui, veulent remettre en cause les fondements de la Constitution américaine, principalement le deuxième amendement, qui garantit le droit aux citoyens américains de porter une arme.
Trump's NRA speech indicated his 2020 message will be all about demonizing Democrats as traitorous gun-grabbers who want to impose socialism and tried to take him out with a coup pic.twitter.com/8cKq7TFCXl
— Aaron Rupar (@atrupar) 26 avril 2019
En 2018, lorsque le magnat de l’immobilier avait une première fois soutenu cette thèse, devant la même audience, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait alors vivement réagi sur le plateau de BFM TV, dénonçant des propos «choquants» qui n’étaient «pas dignes du président de la première puissance mondiale».
"Ses propos sont choquants (…) Il aurait pu s’abstenir." Bruno Le Maire réagit aux propos de Donald Trump sur le Bataclan pic.twitter.com/hmKHr7knAx
— BFMTV (@BFMTV) 6 mai 2018
De son côté, Agnès von der Mühll, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, avait déclaré dans un communiqué : «La France exprime sa ferme désapprobation des propos du président Trump au sujet des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et demande le respect de la mémoire des victimes [...]. La libre circulation d’armes au sein de la société ne constitue pas un rempart contre les attaques terroristes, elle peut au contraire faciliter la planification de ce type d'attaque.»
Alexis Le Meur
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