Twitter et Facebook lancent de nouveaux outils de contrôle des contenus pour les européennes
Le réseau social Twitter a ajouté une option de signalement afin de lutter contre les utilisateurs qui veulent «induire les électeurs en erreur». Facebook compte de son côté «renforcer la transparence de toutes les publicités de nature politique».
Soucieux de répondre à la pression politique de plus en plus importante sur le sujet, les géants des réseaux sociaux Facebook et Twitter ont dévoilé de nouveaux outils pour s'engager dans la lutte contre les Fake news, à l'approche des élections européennes.
Dans un message publié sur son blog le 24 avril, Twitter a ainsi choisi un nouvel angle pour assurer un contrôle plus strict des contenus diffusés sur sa plateforme. «Toute tentative de discréditer le processus d'inscription sur les listes électorales ou de participation au processus électoral est contraire aux valeurs fondamentales de notre entreprise», explique le réseau social pour justifier un élargissement de ses «capacités d'action» lié à ce domaine.
Twitter souligne «l'importance de la conversation publique lors des élections», tout en annonçant avoir créé une «fonctionnalité de signalement», qui permet aux utilisateurs de dénoncer le type de contenus qui seraient en violation avec ces règles.
Or ces règles, dont certaines peuvent être soumises à interprétation, sont à même d'inquiéter de nombreux utilisateurs. Un abstentionniste qui défend ses idées sera-t-il considéré comme tentant de «discréditer le processus [...] de participation au processus électoral» ? Twitter cite quelques exemples précis dans son communiqué – plus techniques que politiques – à savoir la diffusion de renseignements trompeurs sur la façon de voter ou le jour du vote. Mais l'entreprise précise bien que son champ d'action ne se limitera pas à ces exemples.
«Vous ne pouvez pas utiliser les services de Twitter dans le but de manipuler ou d'interférer dans les élections», conclut l'entreprise, se réservant l'interprétation de ce qui pourra être considéré comme «induisant les électeurs en erreur».
Facebook : «Renforcer la transparence de toutes les publicités de nature politique»
De son côté, Facebook n'est pas en reste. Dans un communiqué diffusé sur son site, l'entreprise rappelle sa détermination à offrir une plateforme qui permet d’avoir des «discussions politiques légitimes», tout en «protégeant l’intégrité des élections». La firme de Palo Alto (Californie), sur le banc des accusés pour son prétendu rôle dans l'élection de Donald Trump et du Brexit, a annoncé «renforcer la transparence de toutes les publicités de nature politique ou liées à des enjeux sociaux».
S'il est encore trop tôt pour savoir comment cette mesure sera appliquée, elle n'est pas sans rappeler la décision prise par Facebook en février dernier, de bloquer plusieurs pages spécialisées dans les vidéos virales, Soapbox, Back Then, In The Now et Waste-ED. Gérées par Maffick Media, organisme dont le gouvernement russe est actionnaire. Ces pages n'avaient enfreint aucune règles, mais il leur était reproché de ne pas afficher leurs «affiliations russes». Pourtant dans le même temps, d'autres médias disposant d'un financement étatique sans en faire mention explicitement, comme la BBC ou Al Jazeera, n'avaient pas été confrontés à un tel blocage.
En tout état de cause, Facebook explique que cette mesure vient compléter son dispositif désormais habituel, qui vise à réduire la diffusion de ce que l'entreprise considère comme de fausses informations. Pour parvenir à ce jugement, Facebook s'appuie sur 43 acteurs répartis dans de nombreux pays, qui ont pour objectif de confirmer qu’un article «est effectivement porteur de fausses informations». Une fois désigné comme tel, Facebook en réduit la visibilité, en le faisant apparaître au plus bas des fils d'actualité des utilisateurs. En France, les partenaires du réseau social sont l'AFP, 20 minutes, Check News de Libération, Les Observateurs de France 24 et le controversé Décodeurs du Monde.
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