Olivier Berruyer, responsable du blog Les Crises, va porter plainte contre le Décodex
L'économiste Olivier Berruyer, fondateur du blog Les Crises, va prochainement porter plainte contre le Décodex, notamment pour «dénigrement». Cet outil, créé par Le Monde et prétendant dénicher les fake news, fait polémique.
Particulièrement suivi sur les réseaux sociaux avec plus de 25 000 followers sur Twitter, Olivier Berruyer est remonté contre le Décodex, cet outil développé par Le Monde pour débusquer les fake news. Il a en effet annoncé le 1er février qu'il portait plainte contre le journal. Il accuse l'outil, crée par le quotidien, d'avoir dénigré son blog intitulé Les crises. Pour le blogueur et économiste, le Décodex «met en péril la liberté d'expression des créateurs de contenu sur internet».
Bon anniversaire au Décodex !
— Olivier Berruyer (@OBerruyer) 1 février 2018
En cadeau, ma plainte contre cet instrument orwellien de dénigrement des concurrents du Monde.
Elle vise à faire condamner ce Décodex qui met en péril la liberté d'expression des créateurs de contenu sur internethttps://t.co/on5TjWQudApic.twitter.com/IBIdulMoBc
En effet, le Décodex, censé «aider à vérifier les informations qui circulent sur internet et dénicher les rumeurs, exagérations ou déformations», a d'abord, en février 2017, estampillé Les crises en rouge, dans la même catégorie que les plateformes dites conspirationnistes ou délivrant de fausses informations. Après une première mise en demeure d'Olivier Berruyer, le Décodex revoit sa copie et le classe, avec un macaron orange, parmi les sites «pas ou peu fiables».
Il est indéniable qu’il n’existe pas de dénigrement plus grand pour un site d’informations que de dire de lui qu’il publie de fausses informations, ou qu’il n’est pas fiable
Dans la première version de la plainte déposée le 1er février (mise en ligne sur «Les crises»), l'avocat d'Olivier Berruyer, Jérémie Assous, assure qu'«aucun élément communiqué au soutien de cette affirmation [le fait que le blog serait "pas ou peu fiable"] ne le justifie» et constate donc l'existence d'«un préjudice moral». «Il est indéniable qu’il n’existe pas de dénigrement plus grand pour un site d’informations que de dire de lui qu’il publie de fausses informations, ou qu’il n’est pas fiable», estime Jérémie Assous.
En ce sens, la plainte vise, en outre, à condamner «la société Le Monde pour dénigrement, concurrence déloyale, publicité comparative illicite et information erronée au préjudice du blog Les-crises.fr créé par monsieur Olivier Berruyer».
Prenant notamment appui sur des tweets du responsable du Décodex, Samuel Laurent, qui qualifie Olivier Berruyer de «type très très douteux», et contre qui Olivier Berruyer a porté plainte pour diffamation, Jérémie Assous énonce donc que «le Décodex n’a en définitive ni l’habilitation légale, ni la compétence, ni l’intégrité, ni l’impartialité pour se maintenir juge a priori de la qualité éditoriale de sites à visée informative tels que le blog dénommé Les-crises.fr». Olivier Berruyer a d'ailleurs souligné pour RT France qu'il allait porter plainte pour diffamation.
Lordon, au lieu de prendre la défense d'un type très très douteux comme Berruyer, propose des solutions concrètes s/ les hoax
— Samuel Laurent (@samuellaurent) February 24, 2017
Alors que le président de la République Emmanuel Macron a fait des fake news le centre de l'un de ses futurs projets de loi, le Décodex a déjà été pointé du doigt pour sa subjectivité. Cet instrument est particulièrement critiqué pour sa propension à s'en prendre à des médias qui ne lui conviennent pas.
#Decodex : quand @lemondefr distribue les bons et mauvais points... et se fait épinglerhttps://t.co/f93R5t9kcTpic.twitter.com/OB4WZl0qk2
— RT France (@RTenfrancais) 4 février 2017