Moins de 0,1% de fake news dans les tweets politiques lors de l'élection de 2017 selon une étude
- Avec AFP
Dans quelle mesure les «fake news» influencent-elles une élection ? Une étude conjointe du CNRS et de l'EHESS fait savoir que sur 60 millions de tweets politiques, seulement 0,1% ont colporté de fausses informations pendant l'élection de 2017.
Loin d'un tsunami de fausses nouvelles, les «fake news» ont représenté moins de 0,1% d'un total de 60 millions de tweets politiques passés au crible durant l'élection présidentielle de 2017, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).
L'an dernier, des chercheurs de ces deux organismes avaient lancé le Politoscope, un outil visant à analyser les interactions sur Twitter liées à l'élection présidentielle. Les conclusions de ce projet ont été publiées le 19 septembre dans la revue américaine Plos one.
L'équipe du Politoscope a analysé les interactions entre 2,4 millions de comptes Twitter, durant les primaires des différents partis et la campagne présidentielle (de juin 2016 à mai 2017), soit un total de 60 millions de tweets politiques publiés.
Elle a d'abord cherché à catégoriser les auteurs selon leur appartenance à des «communautés» liées à un candidat ou une candidate, puis à cartographier et à suivre leur évolution.
Un exercice qui lui a permis d'observer les changements d'allégeance parfois très rapides au sein de la «politosphère» : ils montrent ainsi à l'aide de la datavisualisation (synthèse visuelle de données) comment les juppéistes sont restés globalement à l'écart du camp Fillon pendant la primaire de la droite, alors que les sarkozystes se sont peu à peu ralliés à ce dernier, avant de largement s'en détacher après les révélations sur Penelope Fillon.
L'autre grand axe d'étude a porté sur les fausses nouvelles : l'équipe du Politoscope a analysé les tweets relayant sous forme de liens des intox identifiées comme telles par les «décodeurs» du Monde. Résultat : près de 5 000 tweets ont été détectés, soit moins de 0,1% du corpus de tweets analysés (0,081%). Selon un communiqué présentant l'étude, les chercheurs n'ont donc pas observé un torrent de fake news sur ce réseau social, même s'ils estiment que ces chiffres sont «en dessous de la réalité».
Les chercheurs ont en outre regardé si les auteurs de ces tweets appartenaient à une «communauté» politique ou à la «mer», c'est-à-dire la masse des twittos politiquement non affiliés. Il en ressort que ces fausses informations étaient surtout relayées par des membres des «communautés» politiques, la «mer» ne représentant que 18,9% de ces 5 000 tweets (contre 43,44% dans l'échantillon total de l'étude).