«Inquiétant et dangereux» : un journaliste syndicaliste français dénonce le rapport anti-fake news
Patrick Kamenka, journaliste membre de la FEJ, a confirmé à RT France qu'il trouvait le rapport français sur les manipulations de l’information, ciblant particulièrement les médias russes, «inquiétant et dangereux».
Le rapport officiel intitulé «Les manipulations de l'information, un défi pour nos démocraties», présenté le 4 septembre au ministre français des Armées recommandait notamment de «marginaliser» les médias russes, en particulier Sputnik et RT. Patrick Kamenka, membre de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), a jugé le rapport «dangereux et inquiétant» au cours d'une conversation avec le média Sputnik.
Le journaliste a confirmé ces propos à RT France ce 12 septembre, tout en réservant son avis au profit du communiqué officiel du syndicat SNJ-CGT sur le rapport, qui paraîtra dans les jours qui viennent. Nul doute que ce document viendra confirmer cette première impression.
Après la publication du rapport, Xenia Fedorova, présidente de RT France, avait réagi en ces termes sur Twitter : «Un rapport officiel profère les mêmes accusations infondées à l'encontre de RT France et encourage à la discrimination de nos journalistes ! Et ce n'est malheureusement pas une fake news.».
Un rapport officiel profère les mêmes accusations infondées à l'encontre de #RTFrance et encourage à la discrimination de nos journalistes ! Et ce n'est malheureusement pas une fake news. #libertedexpression#censurehttps://t.co/S0WZvGSjUR
— Xenia Fedorova (@xfedorova) 5 septembre 2018
Le rapport sur les «manipulations de l'information» a été réalisé par quatre experts issus du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère des Affaires étrangères (CAPS) et l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM). Il a été présenté le 4 septembre au ministre des Armées Florence Parly. En 214 pages, les auteurs du document évoquent les dangers que représentent la propagande des groupes djihadistes comme Daesh, ainsi que l'influence grandissante de la Chine.
Mais l'écrasante majorité du texte est consacrée, sans grande surprise, à la bête noire des services de renseignement et gouvernements occidentaux, qui s'emploierait à leur nuire : la Russie. Et, à travers elle, des médias tels que RT France et Sputnik, sont désignés à plusieurs reprises dans le rapport. Il appelle à les priver d’accréditations pour les «conférences de presse réservées aux journalistes».
Lire aussi : Quand un rapport officiel français recommande aux Etats de «marginaliser» RT