Génération identitaire dit avoir reçu deux dons du terroriste de Christchurch
Le porte-parole du groupuscule de la droite radicale Génération identitaire a révélé que le tueur des mosquées de Christchurch avait fait deux dons à l'organisation en 2017, sans qu'il y ait eu d'autres contacts avec lui.
Le mouvement identitaire français Génération identitaire a reçu deux dons du tueur de Christchurch en septembre 2017 d'un montant total de 1 000 euros, ainsi que l'a appris l'AFP le 4 avril auprès d'un de leurs porte-parole.
«Nous avons retrouvé deux traces de dons pour un montant total de 1 000 euros» versés en septembre 2017, a affirmé Romain Espino, représentant du mouvement, confirmant en partie une information de la presse autrichienne.
Nous avons retrouvé deux traces de dons pour un montant total de 1 000 euros
«Nous avons eu ces informations tard hier soir et nous les avons transmises ce matin à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI)», a-t-il ajouté.
Affaire Tarrant : Génération Identitaire s’est mis en relation avec la DGSI ce matin et d’ailleurs, ils nous ont dit eux-mêmes qu’il n’y avait pas du tout matière à s’affoler. Le dossier est vide.
— Romain Espino (@RomainEspino) 4 avril 2019
«Des démarches ont été entreprises sur des comptes qui avaient été fermés en raison d'un changement de banque. Ces dons en ligne étaient passés par une société tierce, Stripe, qui a retrouvé dans son fichier le nom» de Breton Tarrant, a expliqué Romain Espino.
Cet extrémiste australien, autoproclamé «fasciste», a massacré le 15 mars cinquante personnes dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
Génération identitaire dit ne rien partager avec Brenton Tarrant
Le porte-parole de Génération identitaire a indiqué n'avoir eu aucun contact avec l'auteur du carnage, expliquant qu'il s'agissait d'un «don en ligne, que tout le monde peut faire de n'importe où sur la planète».
Ses intentions étaient orientées sur la violence alors que les nôtres sont axées sur l'action politique
Romain Espino a ajouté qu'il ne «partageait rien» avec Brenton Tarrant, qu'il qualifie de «terroriste». «Ses intentions étaient orientées sur la violence alors que les nôtres sont axées sur l'action politique, dans les règles du débat», a-t-il souligné auprès de l'AFP.
Dans un communiqué, le mouvement français affirme que Brenton Tarrant, «en faisant un don à Génération identitaire, espère précisément pousser le gouvernement à nous attaquer et susciter une réaction radicale de notre part». «De notre côté, nous avons toujours agi de façon non-violente pour éveiller les consciences et nous sommes convaincus que nos idées peuvent arriver au pouvoir par ce biais», a-t-il ajouté.
Avant de passer à l'action, Brenton Tarrant avait publié un manifeste raciste dans lequel il développait des idées suprémacistes et son obsession du remplacement prétendu des populations blanches européennes et chrétiennes par des immigrés de couleur, majoritairement musulmans.
L'enquête a révélé que Brenton Tarrant avait effectué plusieurs séjours dans des pays d'Europe, dont la France, qui ont nourri sa radicalisation et son idéologie raciste.
Le gouvernement français a pour sa part indiqué le 3 avril qu'il étudiait les moyens de «dissoudre» Génération identitaire après une récente action de ses militants sur le toit d'un bâtiment administratif de la CAF en Seine-Saint-Denis.
Petit thread sur les dernières mesures en matière de prestations familiales prises par les gouvernements Hollande-Macron qui démontre clairement une politique délaissant les familles françaises de souche ces dernières années #GenerationIdentitaire#Bobignypic.twitter.com/2Hx7EbNei9
— Matthieu (@MYvelines) 30 mars 2019
Lire aussi : Tuerie de Christchurch : l'assaillant souhaite assurer sa défense seul