Attaque en Nouvelle-Zélande : le suspect a-t-il agi après son passage présumé en France ?
Le principal suspect dans la tuerie à Christchurch aurait expliqué dans un manifeste avoir été motivé dans ses actes après un voyage en France. Il a constaté que «les envahisseurs étaient là» et qu'il fallait y répondre en commettant «des violences».
L'auteur présumé des fusillades à Christchurch en Nouvelle-Zélande le 15 mars aurait diffusé en ligne un manifeste, expliquant les raisons de son passage à l'acte. Le texte de 73 pages aurait été mis en ligne sur les réseaux sociaux avant les faits. Toutefois, les autorités néozélandaises affirment, pour l'heure, ne pas avoir authentifié le manifeste.
Dans celui-ci, intitulé «Le grand remplacement», le principal suspect de l'attaque, qui se nomme Brenton Tarrant, un Australien âgé de 28 ans, atteste qu'un voyage en France en 2017 l'aurait notamment convaincu de «commettre des violences».
Il déclare par exemple que son «désespoir s'est installé» après la victoire d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2017. Même s'il considérait «ce duo ridicule» pour le second tour de l'élection, «la possibilité d’une victoire par la quasi-nationaliste était au moins, pour moi, un signe qu’une solution politique était peut-être encore possible». Or, la victoire d'Emmanuel Macron, «un ex-banquier internationaliste», l'aurait dépité : «La réalité de la situation politique en Europe m’était soudainement impossible à accepter.»
Il prétend également avoir eu pour «dernier déclic» sa constatation de «l'état des villes et des villages français» : «Pendant plusieurs années, j'avais entendu et lu les rumeurs et les histoires sur l'invasion de la France par les non-Blancs. Je les pensais exagérées, créées dans un dessein politique. Mais lorsque que je suis arrivé en France, je me suis rendu compte que ces histoires n'étaient pas seulement vraies, mais qu'elles étaient sous-estimées.»
Il matraque ainsi que dans toutes les communes qu'il parcourait, «les envahisseurs étaient là». Il argumente en s'appuyant sur ses observations dans les centres commerciaux : «Alors que j’étais assis dans ma voiture de location sur le parking, je regardais un flot d'envahisseurs traverser les portes du centre commercial. Pour chaque Français homme ou femme, il y avait le double d’envahisseurs.»
Il juge ainsi que la France subit une «invasion» et déplore «le pessimisme des Français, la perte de culture et d'identité».
Brenton Tarrant dit ensuite avoir fréquenté un cimetière de soldats disparus au combat : «Pourquoi laissions-nous vaines la mort de ces soldats ? Pourquoi permettions-nous aux envahisseurs de nous conquérir ? Nous vaincre ? Sans qu'un seul coup ne soit tiré en réponse ?»
Sa conclusion est lapidaire : «Pourquoi ne ferais-je pas quelque chose ? Le sort en était jeté, pourquoi ne ferais-je pas quelque chose ? Pourquoi pas moi ? Si ça n'est pas moi, alors qui ? Pourquoi eux alors que je pourrais le faire moi-même ? C'est là que j'ai décidé de faire quelque chose, c'est là que j'ai décidé de passer à l'action, de faire usage de la force. De commettre des violences. De combattre les envahisseurs moi-même.»
Dans ce même document, Brenton Tarrant se décrit comme un «homme blanc» «ordinaire» «raciste», «ethno-nationaliste» et «eco-fasciste». L'attaque de Christchurch le 15 mars a fait 49 morts, selon le dernier bilan. L'auteur présumé de la fusillade a été arrêté.
Lire aussi : Tuerie de Christchurch : que sait-on de l'assaillant australien Brenton Tarrant ?