La question du Golan sera-t-elle au cœur du 30e sommet de Ligue arabe ?
Lors d'une réunion préparatoire au sommet, les diplomates des pays arabes ont approuvé un projet de déclaration qui vise à rejeter fermement la décision de Washington de reconnaître la souveraineté d'Israël sur le Golan.
Le 30e sommet de la Ligue arabe, qui débute le 31 mars à Tunis en Tunisie, devrait montrer le rejet catégorique des pays arabes de la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan. C'est en tout cas ce qui est ressorti de la réunion préparatoire au sommet, qui s'est tenue le 29 mars entre les ministres arabes des Affaires étrangères.
«Nous travaillerons avec les autres pays arabes et la communauté internationale pour limiter les répercussions attendues de cette décision dans les divers forums régionaux et internationaux», a ainsi déclaré le ministre tunisien des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui à ses homologues lors de cette réunion, dans des propos rapportés par Reuters.
S'il n'est pas rentré dans les détails, le ministre tunisien a soutenu que les pays arabes voulaient d'une part pousser Washington à revenir sur sa décision et d'autre part empêcher les autres pays de suivre ses traces.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a été encore plus ferme dans ses propos, estimant que «le Golan [était] une terre syrienne.» La majeure partie du Golan syrien a été conquis par l'Etat hébreu lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant d'être annexé en 1981. Une annexion qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Fidèle allié de Washington, et soucieux de ne pas entamer cette relation, le ministre saoudien des Affaires étrangères Ibrahim Al-Assaf a tout de même eu un mot sur la question, rappelant que Riyadh soutenait «l'intégrité territoriale syrienne».
A l'issue de cette réunion, les diplomates arabes ont approuvé un projet de déclaration sur le Golan qui sera présenté aux chefs d'Etat le 31 mars, en vue d'une annonce lors du sommet. Selon le quotidien saoudien Arab News, qui cite des sources diplomatiques, cette déclaration constitue un rejet catégorique de la décision du président américain.
Une telle déclaration ne manquerait toutefois pas de souligner l'absence de la Syrie dans la Ligue arabe. Membre fondateur de l'organisation, Damas en a été expulsé en novembre 2011, au début des affrontements entre les forces gouvernementales et l'opposition armée. La question du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe ne sera elle, pas évoquée.
Lire aussi : Le plan de Trump résistera-t-il à sa ligne résolument pro-israélienne ?