Un tribunal international pour les crimes de l'EI en Syrie ? Washington peu emballé par l'idée kurde
N'ayant pas réussi à convaincre les pays occidentaux à rapatrier leurs ressortissants ayant combattu pour Daesh, les Kurdes de Syrie appellent à la création d'un tribunal international spécial dans le nord-est syrien. Washington prend ses distances.
Exécutions de masse, viols, enlèvements... Afin de juger les crimes du groupe terroriste Daesh dans le nord-est de la Syrie, les Kurdes syriens ont appelé ce 25 mars à la création d'un tribunal international spécial. De fait, les Forces démocratiques syriennes (FDS) dont font partie les combattants kurdes, soutenues par les Etats-Unis, ont regretté qu'aucun pays de «la communauté internationale» n'ait accepté de rapatrier ses ressortissants djihadistes.
«Nous demandons maintenant [à la communauté internationale] de coopérer en nous fournissant un soutien légal et logistique pour établir et protéger une telle cour», a déclaré auprès de l'AFP Abdel Karim Omar, un responsable des FDS.
«Nous n'étudions pas cela à ce stade», a pour l'heure commenté le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey, qui a rappelé que la priorité américaine était de faire pression sur «les pays [d'où sont originaires les combattants de Daesh] pour qu'ils reprennent leurs propres ressortissants, qu'ils aient commis des crimes ou pas».
Les #Kurdes préviennent qu'ils s'entendront avec #Assad si les Occidentaux ne les aident pas#Syrie#Turquie
— RT France (@RTenfrancais) 18 février 2019
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Le 23 mars, les FDS annonçaient avoir conquis l'enclave de Baghouz alors tenue par Daesh, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, dans le nord-est de la Syrie. L'alliance arabo-kurde expliquait ainsi avoir arrêté plus de 5 000 djihadistes, désormais détenus dans les prisons de l'administration autonome établie par les Kurdes dans les régions sous leur contrôle.
Un porte-parole des FDS affirmait, par conséquent, que Daesh avait subi une «élimination totale» et une «défaite territoriale à 100%». Si cette victoire a été applaudie par Washington, le représentant permanent de la Syrie aux Nations unies, Bachar al-Jaafari, avait réagi aux réjouissances de l'administration américaine en évoquant du «bluff».