Syrie : la dernière poche djihadiste bombardée après que 3 000 personnes se sont rendues
- Avec AFP
La défaite annoncée signerait la fin territoriale du «califat» et revêt une grande importance symbolique. Depuis décembre, des dizaines de milliers de civils ont fui mais quelques centaines de terroristes demeurent.
Près de 3 000 personnes, dont une majorité de djihadistes, se sont rendues le 12 mars aux Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington, dans l'est de la Syrie où les bombardements ont repris de plus belle en fin de journée contre le dernier réduit du groupe Etat islamique (EI).
Du «califat» autoproclamé en 2014 sur de larges pans de territoires à cheval entre la Syrie et l'Irak, il ne reste aujourd'hui aux djihadistes de Daesh qu'un tout petit secteur du village de Baghouz où sont dressées des tentes, près de la frontière irakienne.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes, sont engagées depuis décembre 2018 dans une offensive contre l'EI avec le soutien d'une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Mais ces dernières semaines, la présence dans cette dernière poche de très nombreux civils, en majorité des familles de djihadistes, a freiné l'offensive. Et si des dizaines de milliers de personnes ont fui, nul ne sait encore combien il en reste. «Le nombre des membres du groupe Etat islamique qui se sont rendus depuis hier soir [le 11 mars] est passé à 3 000. Trois femmes yézidies et quatre enfants ont également été secourus», a écrit sur Twitter Mustefa Bali, un porte-parole des FDS. Environ 400 personnes avaient déjà été évacuées du réduit de l'EI, selon l'alliance arabo-kurde.
Number of Daesh members surrendered to us since yesterday evening has risen to 3000. 3 Yazidi women and 4 children were rescued, too.
— Mustafa Bali (@mustefabali) 12 mars 2019
Evacuation massive de civils, 113 morts depuis décembre, dont des enfants
Plus tôt le même jour, selon l'AFP, un commandant d'une unité des FDS, Ali Cheir, a rapporté un arrêt des combats pour ouvrir la voie à une nouvelle vague d'évacuations. «La nuit, les avions de la coalition visent tout mouvement, et en conséquence, les capitulations ont lieu le matin. On interrompt nos tirs totalement pour qu'ils se rendent», a-t-il dit. «Quelques centaines de terroristes étrangers demeurent», a écrit sur Twitter Mustefa Bali, un porte-parole des FDS à l'intérieur de la poche, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la coalition internationale, Sean Ryan. Ces jusqu'au-boutistes ont «décidé de rester et de se battre jusqu'à la fin», a-t-il ajouté.
Sur le terrain, après une accalmie sur le front durant la journée, les bombardements à l'artillerie et les raids aériens ont repris en début de soirée, selon une équipe de l'AFP sur place.
Des dizaines de milliers de personnes ont déjà été évacuées de l'ultime poche djihadiste depuis décembre dernier, selon le controversé Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La plupart d'entre elles ont été transférées vers le camp de déplacés d'Al-Hol (nord-est), où se trouvent désormais plus de 66 000 personnes, selon le bureau de coordination humanitaire des Nations unies (Ocha). Ce dernier a fait état d'un ralentissement du flot des arrivants. Environ 113 personnes, dont les deux tiers sont des enfants de moins de cinq ans, sont décédées sur la route du camp ou peu de temps après leur arrivée, d'après l'organisation onusienne.
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