Interdit d'Interdire : une révolution est-elle souhaitable en Algérie ? (VIDEO)

Interdit d'Interdire : une révolution est-elle souhaitable en Algérie ? (VIDEO)© Zohra Bensemra Source: Reuters
Des étudiants participent à une manifestation à Alger contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le 5 mars 2019.
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Le 5 mars, l'émission Interdit d’interdire était dédiée aux mobilisations contre un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. «Assiste-t-on une révolution en Algérie ?» : c’est autour de cette question que les invités ont été conviés à débattre.

Depuis mi-février, l’Algérie est le théâtre d’importantes manifestations contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Alors que la perspective d’une reconduction du chef de l’Etat algérien à la tête du pays est loin de susciter l’unanimité au sein de la population, les partis traditionnels de l’opposition ont quant à eux d’importantes difficultés à incarner une alternative crédible auprès des contestataires.

Processus révolutionnaire ou vaste mouvement de contestation ?

La situation de blocage politique dans laquelle se trouve le pays a été débattue le 5 mars dans l’émission Interdit d’interdire animée par Frédéric Taddeï sur RT France. A la question de savoir si un processus révolutionnaire était en cours en Algérie, Omar Benderra, membre d'Algeria-Watch, estime qu’il serait plus pertinent de qualifier cette vague de protestation de «processus de libération». «La révolution nous l’avons déjà faite. Il s’agit là d’un mouvement politique général qui concerne toute la société qui aspire à se libérer de cette chape d’oppression qui pèse sur elle depuis au moins le 11 janvier 1992 [le jour de l’annulation des premières élections législatives libres et pluralistes dans le pays]», affirme-t-il. Un avis partagé par le journaliste Majed Nehmé qui note que la jeunesse «aspire a plus de démocratie, de modernité et d’ouverture».

Un processus d’ajustement générationnel

De son côté, le journaliste Richard Labévière estime que l’avènement d’une révolution dans le pays serait contre-productif. Hormis en Tunisie, il affirme que les «mal nommés printemps arabes» ont débouché dans leur globalité sur des expériences autoritaires et des reprises en main violentes». Pour lui, les événements actuels, s’inscrivent dans «un processus d’ajustement générationnel» et se produisent dans un contexte politique qui n’est pas nouveau.

L’historienne Malika Rahal demeure également opposée à l’utilisation du terme «révolution» pour qualifier la situation actuelle en Algérie : «Des millions de gens marchent dans ce pays où on sait vraiment bien ce qu’est une révolution. Les gens sont très contenus dans leur façon de revendiquer […] J’essaie au moins d’écouter ce qui se passe. A mon avis, non, [ce n’est pas une révolution].»

Les élections sont-elles libres et transparentes en Algérie ?

La transparence des élections en Algérie a également été l’une des thématiques abordées lors de ce débat. Alors que les détracteurs du chef de l’Etat sortant ont maintes fois fustigé des élections teintées de fraudes, les invités ont exprimé leurs profondes divergences sur leur légitimité. «[Les élections] sont libres. Le problème c’est que les Algériens désertent les urnes, ils ne s’inscrivent pas [sur les listes électorales]. Il n’y a que 15% à 20% d’Algériens qui y sont inscrits. On ne peut pas se plaindre après du résultat. Il faut déjà s’impliquer et participer au vote», analyse Majed Nehmé.

La population n’est pas dupe. Elle ne vote pas parce qu’elle sait que les élections sont truquées

Une grille de lecture qu’Omar Benderra est loin de partager : selon lui, «la population n’est pas dupe. Elle ne vote pas parce qu’elle sait que les élections sont truquées». Entre ces deux lectures diamétralement opposées, Richard Labévière estime que «le système [politique] algérien est plastique et qu’il évolue avec certaines avancées qu’il ne faut pas nier» même si son modèle est loin d’être assimilable à la «confédération helvétique».

Malika Rahal souligne pour sa part que le Front de libération national (FLN), le parti au pouvoir, est le mouvement politique le plus «structuré» dans le pays : «J’ai la faiblesse de croire que les élections sont moins truquées qu’on ne le dit souvent. De fait, parce que [le FLN] est le seul parti avec une si grande structure, des militants et un ancrage historique ­[…] Tandis que l’opposition demeure assez morcelée et faible…»

La France s’ingère-t-elle dans les affaires intérieures algériennes ?

Partageant une histoire commune avec l’Algérie, la France peut difficilement rester indifférente à la situation dans laquelle se trouve son ancienne colonie. Pour autant, si Paris est souvent soupçonné de vouloir mettre son nez dans les affaires intérieures du pays, il n’en est rien pour Majed Nehmé et Richard Labévière.

Ce dernier assure que les autorités françaises respectent l’article 2 de la charte des Nations unies sur la souveraineté des Etats dans le cas algérien contrairement au cas vénézuélien. «Le pouvoir algérien ne soumet pas ses grandes orientations stratégiques ou autres à l’Elysée», martèle-t-il, tout en rappelant que l'Algérie est considérée, par la France, comme un médiateur important dans la résolution des conflits sur le continent africain. 

Lire aussi : Crise en Algérie : le difficile rôle d’équilibriste de Paris

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