Bolsonaro ouvert à l'idée d'une base militaire américaine au Brésil, le Venezuela en ligne de mire
Le président brésilien a assuré que son rapprochement avec Washington pouvait être d'ordre militaire. Nourrissant de l'hostilité envers le Venezuela, il s'est dit ouvert à une discussion sur l'installation d'une base militaire américaine au Brésil.
Le président brésilien Jair Bolsonaro est ouvert à l'idée d'avoir «à l'avenir» une discussion sur l'installation éventuelle d'une base militaire américaine sur le territoire brésilien.
«Selon ce qui pourrait se passer dans le monde, qui sait si nous aurons à discuter de cette question à l'avenir», a déclaré le nouveau président à la chaîne SBT, à l'occasion de sa première interview télévisée depuis son investiture le 1er janvier.
Confirmant par cette annonce sa ligne résolument pro-américaine, le nouveau dirigeant brésilien s'est dit préoccupé par les relations militaires entre le Venezuela et la Russie.
Les manœuvres militaires conjointes effectuées début décembre par le Venezuela et la Russie sur le territoire vénézuélien, avec notamment la présence de deux bombardiers stratégiques russes, ne sont pas du goût de Jair Bolsonaro. «Comme c'était prévu, la Russie a fait une manœuvre au Venezuela, nous savons quelle est l'intention du gouvernement de Maduro. Le Brésil doit s'inquiéter à ce sujet», a-t-il déclaré.
«Mon rapprochement avec les Etats-Unis est économique, mais il peut aussi être militaire», a-t-il ajouté. Jair Bolsonaro a rencontré le 2 janvier à Brasilia le secrétaire d'État américain Mike Pompeo. Les deux hommes se sont engagés à renforcer la coopération entre leurs deux pays dans les domaines économiques et de la sécurité, ainsi que dans la lutte contre les «régimes autoritaires» du Venezuela et de Cuba. Le même jour, Mike Pompeo et le président colombien, Ivan Duque, ont également convenu d'unir leurs efforts en vue d'isoler diplomatiquement le gouvernement vénézuélien du président Nicolas Maduro et de «soutenir» ou de «rétablir» la «démocratie» dans ce pays.
Le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro a récemment accusé les Etats-Unis de vouloir le renverser avec la complicité de la Colombie et du Brésil. L'administration américaine n'a d'ailleurs pas démenti cette information. Début septembre, le Conseil national de sécurité (NSC) de la Maison Blanche a publié une déclaration dans laquelle il affirmait : «La préférence politique des Etats-Unis pour un retour pacifique et ordonné à la démocratie au Venezuela demeure inchangée.»
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