Mi-mandat : le projet de mur de Trump a-t-il du plomb dans l'aile ?
Donald Trump devra-t-il revoir à la baisse son ambitieux programme ? Après les élections de mi-mandat, il semblerait du moins que le projet de construction d'un mur devant séparer le sud des Etats-Unis du Mexique ait du plomb dans l'aile.
Si les républicains gardent la main sur le Sénat américain, les élections de mi-mandat qui se sont tenues le 6 novembre aux Etats-Unis ont permis aux démocrates de prendre la majorité au Congrès. En perdant une des deux Chambres, Donald Trump pourrait voir certains de ses projets contrecarrés, car il n'aura plus la majorité nécessaire pour faire passer les textes qui lui tiennent à cœur. En revanche, garder la main sur le Sénat est important pour l'exécutif : c'est en effet la chambre haute américaine qui a le dernier mot en matière législative (à l'inverse de la France), qui ratifie les traités et qui confirme les ministres, les juges fédéraux et les juges suprêmes.
A la tête du camp démocrate, au rôle de «speaker» de la Chambre des représentants, est pressentie Nancy Pelosi, 78 ans députée de San Francisco qui a occupé ce poste de 2007 à 2010. Or, cette dernière a fait savoir qu'elle contrerait les projets de Donald Trump si les démocrates l'emportaient. Parmi les textes dans son viseur se trouvent notamment la réforme des impôts voulue par le milliardaire, ainsi que le fameux mur anti-migrants qui devait renforcer la frontière américano-mexicaine et dont la construction constituait une des promesses de campagne du dirigeant américain. Sur le dossier de couverture santé universelle, dit de l'Obamacare, que Donald Trump aurait souhaité amender, il ne pourra pas non plus revenir sur ce texte sans passer par un vote de la Chambre.
Par ailleurs, une procédure de destitution à l'encontre du président américain pourrait toujours être tentée par les démocrates. Mais en tout état de cause, pour parvenir à leurs fins, il faudrait une majorité sénatoriale aux opposants du gouvernement, ce qu'ils ont encore moins depuis le 6 novembre : selon les premiers décomptes, les républicains auraient raflé un à deux nouveaux sièges à la chambre haute.
Pour Nancy Pelosi, cette stratégie envisagée par certains élus démocrates, qui veulent de nouvelles enquêtes parlementaires dirigées par Robert Mueller (ancien directeur du FBI dont les travaux se concentrent sur une supposée collusion entre Moscou et des membres de l'équipe de l'actuel président américain), ne serait pas la bonne. Selon les informations de l'AFP, elle a expliqué qu'une procédure d'impeachment ne ferait que mobiliser les partisans de Donald Trump en vue de la prochaine élection présidentielle de 2020.