Elections de mi-mandat aux Etats-Unis : la vague bleue est-elle en train de virer au rouge ?
Considérée comme inéluctable par une majorité de médias américains il y a peu, un large succès démocrate apparaît de moins en moins sûr. Les résultats du vote anticipé dans huit Etats clés donnent les républicains vainqueurs dans sept d'entre eux.
L'histoire est-elle en train de se répéter outre-Atlantique ? Après avoir été persuadés de la victoire d'Hillary Clinton lors de l'élection présidentielle de 2016, la grande majorité des médias américains n'envisageaient jusqu'à présent pas d'autre résultat qu'une large victoire démocrate – une vague bleue – à l'occasion des élections de mi-mandat, le 6 novembre prochain.
La question pour CNN, Bloomberg, le New York Time, le Washington Post ou encore MSNBC n'était pas de savoir si le succès démocrate serait au rendez-vous, mais quelle en serait l'ampleur. Pourtant, les premières données disponibles viennent mettre du plomb dans l'aile de cette certitude. Les résultats des votes anticipés dans huit Etats clés son sans appel. Dans sept de ces Etats, l'Arizona, la Floride, la Géorgie, l'Indiana, le Montana, le Tennessee et le Texas, les républicains arrivent assez largement en tête, selon les données de Targetsmart, analysées par NBC. Les démocrates sont devant dans le seul Nevada, poussant le média à se demander si «la vague bleue [n'était] pas en train de devenir violette».
Si ces votes anticipés ne représentent qu'une petite partie du nombre total d'électeurs et ne sont à ce titre qu'une indication à prendre avec précaution, ils tendent à montrer que la séquence politique de ces dernières semaines a galvanisé les troupes républicaines. Ainsi, la confirmation houleuse de Brett Kavanaugh à la Cour Suprême, violemment attaqué par les démocrates, qui se sont rangés derrière des accusations non corroborées d'agressions sexuelles à son encontre, semble s'être retournée contre ces derniers. Plus récemment encore, les démocrates ont tenté de s'appuyer sur la «caravane» de migrants pour dénoncer la politique migratoire de Donald Trump. Mais là encore, le président et sa position de fermeté sur la question ont visiblement convaincu.
D'autant que les indicateurs économiques sont bons, le chômage étant par exemple à un niveau historiquement bas. Et si l'ancien président Barack Obama essaie de s'en attribuer la mérite lors des meetings qu'il tient pour soutenir les démocrates, il peine à convaincre en dehors de son camp. Reste à voir si la vague de colis suspects envoyés ces derniers jours à des personnalités démocrates est susceptible d'inverser la dynamique qui se dessine.
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