Contre le «nationalisme des cavernes», Poutine prône la «tolérance» du nationalisme russe
Lors d'une séance plénière du club de discussion Valdaï, le président russe Vladimir Poutine a expliqué qu'il était le nationaliste russe le plus efficace, prenant soin d'expliquer ce qu'il entendait par «nationalisme».
Prié d'expliquer ce qu'il avait voulu dire lorsqu'il avait déclaré, en 2014, qu'il était «le plus grand nationaliste de Russie», Vladimir Poutine a eu l'occasion de revenir sur la notion de «nationalisme» lors de la réunion annuelle du Club Valdaï, qui se tenait ce 18 octobre à Sotchi.
«Les nationalistes, de quoi parlent-ils tout le temps ? Ils disent qu'ils sont les meilleurs défenseurs de l'ethnie, du peuple et de la nation», a répondu le président russe. Or, a-t-il rappelé, la Russie, «dès ses premiers pas», s'est conçue comme un Etat multinational. «Elle n'a pas existé de tout temps, elle a été formée par différentes tribus slaves», a-t-il estimé, constatant que c'est «sur la base d'un marché commun, le pouvoir d'un prince, une seule langue et une seule foi [qu']une nation s'[était] formée.»
Vladimir Poutine a insisté sur le caractère tardif de la formation d'un Etat russe sur ce substrat complexe et sur la nécessité, pour parvenir à une telle construction, de faire preuve de tolérance. «C’est la base de l’existence de la Russie, et si on penche vers le nationalisme des cavernes, si on dit du mal des représentants d’autres groupes ethniques, on détruira le pays», a-t-il ajouté.
Interrogé sur le nombre de personnes susceptibles de partager son analyse, Vladimir Poutine a répondu : «145 millions» – le nombre d'habitants en Russie.
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