Cologne : manifestation contre le président turc Erdogan, venu inaugurer une grande mosquée (IMAGES)
Recep Erdogan a achevé ce 30 septembre sa visite d'Etat en Allemagne par l'inauguration d'une grande mosquée à Cologne, marquée par une manifestation d'opposants au président turc. Des centaines de ses partisans s'étaient également mobilisés.
En conclusion de sa visite en Allemagne, le président turc Recep Erdogan a inauguré le 29 septembre l'une plus grandes mosquées d'Europe, à Cologne, financée par l'Union des affaires turco-islamiques (Ditib), étroitement liée au pouvoir turc selon l'AFP. Une visite marquée par une manifestation de plusieurs centaines d'opposants au chef d'Etat, dont de nombreux Kurdes, réunis sous le mot d'ordre «Erdogan n'est pas le bienvenu».
Köln heißt den türkischen Präsidenten (nicht) willkommen: "Erdogan not welcome"-Demo an der Deutzer Werft #ErdoganNotWelcome#koeln2909#dpareporter#dpapic.twitter.com/xG8yWBm2Ve
— Paul Jaeger (@PaulKoelle) 29 septembre 2018
Dans un discours prononcé lors du rassemblement, le coprésident du Congrès des sociétés démocratiques kurdes en Europe (KCDK-E), Yuksel Koc, s'est ainsi insurgé contre la présence du président turc en Allemagne. «[Recep] Erdogan est un ennemi de tous les peuples et de l’humanité, et un ami de l’Etat islamique. Avec cette invitation, Angela Merkel est devenue complice des massacres contre les Kurdes», a déclaré dans des propos rapportés par le média kurde Rojinfo le dirigeant de cette organisation, qui représente la plus grande fédération d’associations kurdes en Europe.
«Erdogan pense que tout ce qui diffère de son opinion est du terrorisme. Je suis ici pour montrer ma solidarité avec les opposants», a confié Cansu, un étudiant de 30 ans qui s'est spécialement déplacé de Suisse. «Je veux être la voix des gens qui ne peuvent descendre dans la rue en Turquie, parce qu'ils ont été arrêtés, tués», explique-t-il, cité par le média britannique Sky news.
Des centaines de partisans du chef de l'Etat, agitant des drapeaux turcs, se sont aussi mobilisés. «Les autres pays ne le soutiennent pas forcément, mais ce qu'il a fait pour son peuple est apprécié, sinon il n'aurait pas été démocratiquement réélu», a expliqué Yusuf Simsek, un informaticien turc de 42 ans, déçu de ne pas avoir été autorisé à s'approcher de la mosquée. Les autorités de Cologne ont en effet restreint pour des raisons de sécurité l'accès à l'édifice religieux, susceptible d'accueillir des milliers de fidèles. «Nous sommes votre armée et vous êtes notre commandant», ont notamment scandé les partisans du président turc.
Trotz Verbot: Erdogan-Anhänger marschieren vor der Moschee auf. Sie rufen: «Wir sind deine Armee, du bist unser Kommandant.» #Koeln2909pic.twitter.com/tyQu5jXbp9
— Fabian Eberhard (@FabianEberhard) 29 septembre 2018
L'inauguration de cette mosquée a clôturé une visite d'Etat de trois jours, qui visait à apaiser les tensions entre Berlin et Ankara, au plus haut depuis deux ans. Durant son séjour, Recep Erdogan a rencontré la chancelière allemande Angela Merkel à deux reprises, les deux dirigeants faisant part de leur volonté de rapprochement, en notant toutefois leurs désaccords sur plusieurs questions.
Angela Merkel a souligné que des «divergences profondes» subsistaient notamment sur le respect des droits de l'Homme, tandis que le président turc a accusé l'Allemagne d'avoir hébergé des terroristes. Il a par ailleurs une nouvelle fois apporté un soutien appuyé au footballeur allemand d'origine turque Mesut Ozil, selon lui «mis à l'écart» de la Mannschaft en raison de ses origines.