Les Etats-Unis promettent à Damas une réponse «plus forte» en cas d'attaque chimique
Avertissant Damas des effets d'une éventuelle attaque chimique, le conseiller à la sécurité de Donald Trump a déclaré que Washington était prêt à frapper plus fort que les dernières fois. Selon John Bolton, Paris et Londres sont sur la même ligne.
Dans l'attente d'une offensive de l'armée syrienne pour reprendre Idleb, dernier grand bastion djihadiste en Syrie, les déclarations des dirigeants occidentaux se multiplient. Ce 10 septembre, John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale du président américain Donald Trump, a montré les muscles. «Nous avons fait passer le message ces derniers jours qu'en cas de troisième attaque avec des armes chimiques, la réponse serait bien plus forte», a-t-il déclaré, selon l'agence Reuters.
Nous avons consulté les Britanniques et les Français
John Bolton accuse ainsi Damas d'avoir utilisé des armes chimiques à Khan Cheikhoun (dans la province d'Idleb) en avril 2017 et dans l'enclave de la Ghouta, proche de Damas, un an plus tard. Pour chacun des deux cas, les Etats-Unis ont frappé la Syrie. «Je peux dire que nous avons consulté les Britanniques et les Français, qui nous ont rejoint dans la deuxième frappe [d'avril 2018]», a-t-il détaillé avant d'ajouter : «Ils ont aussi convenus qu'une nouvelle utilisation d'armes chimiques aurait pour résultat une réponse plus forte.»
Le 22 août dernier, le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis avaient déjà lancé un avertissement à Damas, l'accusant encore d'une «possible utilisation d'armes chimiques». Par la suite, le 4 septembre, Washington avait mis en garde le président syrien Bachar el-Assad contre toute attaque «imprudente» dans la province d'Idleb. Deux jours plus tard, l'état-major français avait averti que l'armée française se tenait prête à frapper l'armée régulière syrienne.
La Russie, de son côté, a mis en garde contre une potentielle attaque sous faux drapeau visant à décrédibiliser Damas. Moscou a ainsi annoncé fin août qu'un stock important de produits chimiques avait été livré aux militants du groupe Ahrar al-Sham à Idleb, avec l'aide de l'organisation controversée des Casques blancs, afin de mettre en scène une attaque chimique qui servirait à pointer du doigt la culpabilité du gouvernement syrien et à provoquer une nouvelle intervention militaire américaine.
A.K.