Donald Trump aurait envisagé à plusieurs reprises d'intervenir au Venezuela
Donald Trump aurait évoqué à trois reprises, tant avec ses conseillers qu'avec des dirigeants latino-américains, une intervention militaire américaine au Venezuela. Nicolas Maduro a demandé à son armée de se tenir prête en cas d'invasion.
Le président américain Donald Trump avait fait savoir le 11 août 2017 que les Etats-Unis avaient «de nombreuses options» pour intervenir au Venezuela, «y compris une possible option militaire si nécessaire».
Cette menace d'intervention avait été qualifiée d'«acte de folie» par Caracas et jugée «inacceptable» par Moscou. A l'époque, les déclarations de Donald Trump n'avaient pas été jugées sérieuses par de nombreux commentateurs.
Pourtant, l'agence américaine Associated Press (AP) rapporte ce 5 juillet que Donald Trump aurait bel et bien évoqué cette option à plusieurs reprises en présence de membres de son gouvernement ainsi que de hauts conseillers.
La veille de sa déclaration, il aurait porté à la connaissance de son cabinet sa proposition d'intervention militaire.
«Pourquoi les Etats-Unis ne pourraient-ils pas simplement envahir ce pays ?», se serait-il demandé à haute voix, provoquant la stupéfaction de son ministre des Affaires étrangères et de son conseiller à la sécurité nationale. Bien que ces derniers aient vivement suggéré à Donald Trump d'écarter cette hypothèse, le président américain en aurait ensuite discuté avec le président colombien Juan Manuel Santos, qui aurait désapprouvé cette initiative.
Pourquoi les Etats-Unis ne pourraient-ils pas simplement envahir ce pays ?
Le locataire de la Maison Blanche aurait encore persisté en septembre 2017. Lors d’un repas avec quatre chefs d'Etat latino-américains en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, Donald Trump leur aurait posé la question suivante, selon AP : «Mes conseillers m’ont demandé de ne pas vous poser la question, mais êtes-vous vraiment opposés à une opération militaire au Venezuela ?»
Les quatre dirigeants répondant par l'affirmative, le milliardaire américain y aurait finalement renoncé.
Nicolas Maduro demande à son armée de se tenir prête
Nicolas Maduro, qui brandit régulièrement la menace d’une intervention américaine dans son pays, a demandé ce 5 juillet à l'armée vénézuélienne d'être prête face aux projets d'invasion de son homologue américain. «Vous ne pouvez baisser la garde une seule seconde, parce que nous défendrons le droit le plus essentiel obtenu par notre nation dans toute son histoire, celui de vivre en paix», a-t-il déclaré au cours d'une cérémonie militaire.
Selon Nicolas Maduro, juste avant que Donald Trump interroge ses conseillers en août 2017, des responsables de l'opposition vénézuélienne s'étaient rendus à la Maison Blanche.
Vous ne pouvez baisser la garde une seule seconde, parce que nous défendrons le droit le plus essentiel obtenu par notre nation dans toute son histoire, celui de vivre en paix
«Est-ce que c'est une coïncidence? Non, ce n'est pas une coïncidence», a assuré le successeur d'Hugo Chavez, ajoutant que les informations de presse de ce jour confortent sa conviction que Washington envisageait une attaque militaire contre le Venezuela pour s'emparer de ses réserves pétrolières.
En juillet 2017, le président vénézuélien avait affirmé que la CIA préparait un complot pour le renverser, s'appuyant sur les déclarations du directeur du renseignement américain Mike Pompeo. Ce dernier avait dit s'être rendu en Colombie et au Mexique pour évoquer la transition politique au Venezuela. Le Venezuela fait l'objet de sanctions américaines et européennes, renforcées depuis les nombreuses irrégularités constatées, selon l'Occident, lors de l'élection présidentielle remportée par Nicolas Maduro le 20 mai 2018 avec 67,7% des voix.
Depuis plus d'un an, des manifestations de l'opposition, qui estime que le scrutin a favorisé les chavistes (partisans de l'ex-président vénézuélien Hugo Chavez, dont Nicolas Maduro est l’héritier) ont lieu au Venezuela. 103 morts et des milliers de blessés sont à déplorer, tant du côté des partisans du président que de celui de ses opposants.