Après des déclarations de Mike Pompeo, Maduro accuse la CIA de préparer un complot pour le renverser
- Avec AFP
Le dirigeant vénézuélien a demandé à Donald Trump de prendre des mesures contre le directeur de la CIA Mike Pompeo. Ce dernier avait déclaré s'être rendu en Colombie et au Mexique pour évoquer la transition politique au Venezuela.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a exigé le 24 juillet des gouvernements américain, mexicain et colombien des explications concernant leur implication supposée dans un complot que la CIA préparerait selon lui pour le renverser.
«Je demande au président Trump de clarifier les mots insolents, interventionnistes du directeur de la CIA, qui pense être le gouvernement mondial», a déclaré Nicolas Maduro lors d'une cérémonie militaire.
Le président vénézuélien a accusé le directeur de la CIA, Mike Pompeo, d'avoir fait savoir que Washington travaillait «en collaboration directe avec le gouvernement mexicain et le gouvernement colombien afin de renverser le gouvernement du Venezuela», selon les termes de Nicolas Maduro.
Le 20 juillet, le directeur du renseignement américain avait déclaré, lors d'une conférence au forum sur la sécurité qui s'est tenu à Aspen, aux Etats-Unis : «Nous avons bon espoir qu'il puisse y avoir une transition politique au Vénézuela et nous, la CIA, faisons de notre mieux pour comprendre la dynamique sur place [...] J'étais à Bogota et à Mexico, il y a deux semaines, et j'ai précisément évoqué ce thème [une transition politique au Venezuela], en essayant de les aider à comprendre ce qu'ils pourraient faire pour obtenir de meilleurs résultats dans ce coin du monde.» Les propos de Mike Pompeo ont été relayés sur le site internet du forum d'Aspen.
«J'exige [...] du gouvernement mexicain et du gouvernement colombien qu'ils clarifient ces déclarations du directeur de la CIA et qu'ils prennent des sanctions politiques et diplomatiques à la hauteur de cette insolence», a lancé Nicolas Maduro.
Le ministère colombien des Affaires étrangères a assuré, le 24 juillet, qu'il n'était jamais intervenu dans les affaires intérieures du Venezuela. Le gouvernement mexicain n'a pas réagi dans l'immédiat.
Le Vénézuela entame une semaine décisive, l'opposition multipliant les initiatives pour tenter de bloquer l'élection prévue le 30 juillet de l'assemblée constituante voulue par le président Maduro.
Depuis près de quatre mois, des manifestations de l'opposition, qui estime que le scrutin favorise les chavistes (partisans de l'ex-président vénézuélien Hugo Chavez, dont Nicolas Maduro est l’héritier) ont lieu au Venezuela. 103 morts et des milliers de blessés sont à déplorer, tant du côté des partisans du président que de celui de ses opposants.