Menace de fermeture de mosquées et d'expulsions d'imams en Autriche : la Turquie est scandalisée
- Avec AFP
La Turquie a dénoncé comme une mesure «islamophobe» et «raciste» l'offensive contre «l'islam politique» annoncée par l'Autriche et visant des dizaines d'imams et plusieurs mosquées financées par Ankara.
«La fermeture par l'Autriche de sept mosquées et l'expulsion d'imams est le résultat de la vague populiste, islamophobe, raciste et discriminatoire dans ce pays», a réagi le 8 juin sur Twitter Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan. Une déclaration qui est une réponse à la menace, brandie par Vienne, de l'expulsion de dizaines d'imams financés par la Turquie et à la fermeture durable de sept mosquées accusées notamment de tendances extrémistes.
1/Austria’s decision to close seven mosques and expel imams is a reflection of the Islamophobic, racist and discriminatory wave in this country. It is an attempt to target Muslim communities for the sake of scoring cheap political points.
— Ibrahim Kalin (@ikalin1) 8 juin 2018
«La position idéologique du gouvernement autrichien va à l'encontre des principes du droit universel, des politiques de cohésion sociale, du droit des minorités et de l'éthique de coexistence», a-t-il ajouté dans un deuxième message sur les réseaux sociaux.
«La normalisation et la banalisation de l'islamophobie et du racisme doivent être fermement rejetées», a également poursuivi Ibrahim Kalin.
2/ Avusturya hükümetinin ideolojik tutumu evrensel hukuk normlarına, toplumsal uyum politikalarına, azınlık hukukuna ve bir arada yaşama ahlakına aykırıdır.
— Ibrahim Kalin (@ikalin1) 8 juin 2018
İslam karşıtlığının ve ırkçılığın bu şekilde normalleştirilmesi ve sıradanlaştırılması kesin olarak reddedilmelidir.
L'annonce autrichienne a été faite par le chancelier Sebastian Kurz dans la foulée d'un scandale suscité par la reconstitution, dans une des principales mosquées de Vienne affiliée à la communauté turque, d'une bataille emblématique de l'histoire ottomane jouée par des enfants habillés en soldats. «Des sociétés parallèles, l'islam politique et la radicalisation n'ont pas leur place dans notre pays», a argumenté lors d'une conférence de presse Sebastian Kurz, également chef du parti conservateur (ÖVP) qui gouverne depuis décembre 2017 avec la formation de droite radicale FPÖ.
Les relations entre Ankara et Vienne sont particulièrement tendues depuis la répression qui a suivi la tentative de putsch contre Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016.
Le président turc avait également vivement critiqué l'Autriche en avril après l'annonce par le chancelier que les meetings de campagne pour les élections turques du 24 juin prochain seraient interdits dans le pays.
L'Autriche et d'autres pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, avaient déjà interdit des rassemblements pro-Erdogan et la venue de responsables turcs pour faire campagne auprès de la diaspora turque avant le referendum qui a permis au président turc de renforcer ses pouvoirs en avril 2017.
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