L'Algérie furieuse après qu'une journaliste qualifie Bouteflika d'«amas de chair» depuis Bruxelles
Depuis le Parlement européen, la journaliste d'origine algérienne Layla Haddad s'est adressée avec virulence au président Abdelaziz Bouteflika. L'ambassade d'Algérie à Bruxelles n'a pas apprécié, l'accusant de «vomir sa haine de l’Algérie».
«Vous n'êtes plus qu'un amas de chair, immobile, exposé au monde en dépit du mépris de toute une nation», a débuté la journaliste d'origine algérienne Layla Haddad le 31 mai au siège du Parlement européen à Bruxelles, en s'adressant, dans une vidéo, au président algérien Abdelaziz Bouteflika. «Vous ne devez plus tolérer d'être traité comme un objet [...] Vous êtes devenus, à votre insu, un objet», a poursuivi Layla Haddad.
Elle a également ciblé le frère d'Abdelaziz Bouteflika : «Les barons du régime, dont fait partie votre propre frère, se sont arrogés le droit de disposer de vous, ne les laissez plus vous soustraire à votre humanité [...] N'est-il pas plus que temps de tracer un trait sur votre parcours ? [...] La fonction de président que votre frère a squatté, la croyant un bien vacant [...] S'il y avait un Etat de droit en Algérie votre frère serait jugé.»
Avant de conclure : «Les Algériens sont devenus l'objet de risées du monde.»
Des propos qui ont vivement fait réagir l'ambassade d’Algérie à Bruxelles, qui a publié un communiqué rapidement relayé par plusieurs médias algériens : «A la suite de la publication, par une pseudo-journaliste d’origine algérienne, d’une vidéo offensante attentant à l’honneur et à la dignité des institutions de la République algérienne, l’ambassade a effectué ce jour des démarches officielles pressantes auprès des responsables de différentes instances de l’Union européenne […] pour dénoncer énergiquement le détournement inacceptable des symboles de l’UE et de l’espace réservé par le Parlement européen aux journalistes professionnels.»
«Dans sa litanie de contrevérités suintant l’aigreur et la frustration, cette ancienne correspondante de l’ENTV à Bruxelles, désormais connue à l’état civil comme étant Madame Lefèvre, […] a choisi, pour des considérations purement mercantiles et opportunistes, de vomir sa haine de l’Algérie, ses symboles et ses institutions», a ajouté l’ambassade d’Algérie.
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