La substance BZ qui était en service dans des pays de l'OTAN a-t-elle été utilisée contre Skripal ?
- Avec AFP
Selon le chef de la diplomatie russe, le laboratoire suisse Spiez a informé l'OIAC que l'agent neurotoxique BZ avait été découvert dans les échantillons étudiés dans le cas Skripal. Or l'OIAC n'aurait pas mentionné cette information dans son rapport.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé, ce 14 avril, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) d'avoir trafiqué les résultats de son enquête sur l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal pour accuser la Russie.
Le BZ est un agent neurotoxique [...], cette substance était en service en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et dans d'autres pays de l'OTAN
Selon Sergueï Lavrov, le laboratoire suisse Spiez (institut public spécialisé en matière de menaces atomiques, biologiques et chimiques), a envoyé à l'OIAC les résultats de son analyse à partir d'échantillons prélevés à Salisbury (sud de l'Angleterre), où Sergueï Skripal et sa fille ont été empoisonnés. «La substance BZ a été découverte dans tous les échantillons. Le BZ est un agent neurotoxique [...], cette substance était en service en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et dans d'autres pays de l'Otan. Elle n'a jamais été utilisée en URSS et en Russie», a-t-il déclaré, précisant que la Russie avait reçu ces informations de manière confidentielle. «Le BZ n'est pas mentionné dans le rapport de l'OIAC. Nous nous demandons pourquoi cette information, qui reflète les conclusions des spécialistes du laboratoire Spiez, a été omise dans ce document», a poursuivi le chef de la diplomatie russe. «Et si l'OIAC réfute sa collaboration avec le laboratoire Spiez, il sera intéressant d'écouter leurs explications», a encore déclaré Sergueï Lavrov.
Le ministre russe précise toutefois que les échantillons «ont également révélé la présence dans sa forme originale et en concentration importante de l'agent neurotoxique A-234», un agent innervant de la famille Novitchok, avec lequel Londres accuse Moscou d'avoir voulu empoisonner l'ex-espion. Mais pour le haut responsable russe, cette conclusion est «extrêmement suspecte» car une forte dose de A-234 aurait tué les Skripal et que cet agent, très volatile, ne pouvait être découvert sur place alors que plus de deux semaines s'étaient écoulées entre l'attaque et la collecte des échantillons.
#Skripal : la #Russie adresse 13 questions à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (#OIAC)
— RT France (@RTenfrancais) 2 avril 2018
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L'OIAC a annoncé le 12 avril que les analyses en laboratoire «confirm[aient] les découvertes du Royaume-Uni quant à l'identité de l'agent chimique toxique utilisé à Salisbury» pour empoisonner Sergueï Skripal et sa fille le 4 mars, sans toutefois établir de responsabilités dans cette affaire où Londres accuse Moscou, qui clame son innocence.
L'empoisonnement de l'ex-agent double russe et de sa fille a provoqué une grave crise diplomatique entre Moscou d'un côté et Londres et ses alliés occidentaux de l'autre, et s'est traduit par la plus grande vague d'expulsions croisées de diplomates de l'histoire.