Tsahal menace à nouveau de tirer à balles réelles à la veille d’une manifestation palestinienne
Avigdor Lieberman, ministre israélien de la Défense, a annoncé le 5 avril que l’armée israélienne appliquerait les mêmes consignes de tir que celles données lors de la manifestation du 30 mars qui s’était soldée par la mort de 18 Palestiniens.
Alors que des Palestiniens ont annoncé leur intention de manifester le 6 avril au bord de la frontière israélienne, dans la bande de Gaza, Israël a d’ores et déjà menacé de tirer une nouvelle fois à balles réelles, comme ce fut le cas lors du mouvement de protestation du 30 mars.
«S'il y a des provocations, il y aura une réaction des plus dures comme la semaine dernière. Nous n'avons pas l'intention de changer les consignes de tir, nous restons sur la même ligne», a averti sur la radio publique, le 5 avril, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman, selon l’AFP.
«Nous n'avons pas affaire à une manifestation, mais à une opération terroriste. Pratiquement tous ceux qui y participeront reçoivent un salaire du Hamas», a-t-il ajouté en référence au communiqué publié le même jour par le mouvement armé palestinien. Ce dernier y affirme qu'il versera 3 000 dollars aux familles de manifestants tués et 500 dollars à ceux qui seront grièvement blessés lors des manifestations.
Le ministre israélien a par ailleurs qualifié de «cinquième colonne [...] et de mercenaires», les dirigeants de B'Tselem, une ONG israélienne qui a lancé le 4 avril, une campagne appelant les soldats de Tsahal à refuser de tirer sur des manifestants palestiniens.
L’armée israélienne est de nouveau sous le feu des critiques depuis la mort de 18 manifestants palestiniens qui participaient, le 30 mars dernier dans le nord de la bande de Gaza à proximité de la localité de Jabaliya, à la «Grande marche du retour», un mouvement exigeant la restitution aux Palestiniens de leurs terres confisquées par l'Etat israélien en 1948.
Malgré les pressions d’une grande partie de la communauté internationale, l’Etat hébreu a refusé l’ouverture d’une enquête indépendante afin de faire la lumière sur la mort des Palestiniens tués par balles, le 30 mars.