En difficulté dans les sondages, Angela Merkel n'a plus que quelques heures pour former sa coalition
Les socio-démocrates et les chrétiens-démocrates allemands se sont fixés jusqu'au soir du 6 février pour conclure un accord définitif de coalition. Mais, pour la première fois, les deux partis réunis n'ont plus la majorité dans les sondages.
C'est une journée cruciale pour Angela Merkel : son parti (l'Union chrétienne-démocrate, CDU) et le parti social-démocrate (SPD) sont convenus de trouver un accord de coalition avant ce 6 février au soir, afin de mettre un terme au feuilleton politique à rebondissements qui agite le pays depuis les élections fédérales de l'automne dernier.
Si l'un des responsables des négociations au sein de la CDU, Daniel Günther, a une nouvelle fois assuré que son parti était «optimiste» quant à l'issue des discussions avec le SPD, les tractations pourraient bien se prolonger jusqu'à tard dans la nuit. Après quatre mois d'impasse, Angela Merkel n'a plus le choix : un échec entraînerait de nouvelles élections et rendrait sa démission inéluctable.
Pressés par le temps, le SPD et la CDU doivent en outre faire face à une opinion publique de plus en plus défavorable à une «grande coalition» – format politique déjà testé de 2012 à 2017 et que les socio-démocrates avaient, dans un premier temps, refusé de reconduire. Un sondage réalisé par l'institut INSA pour le journal Bild et publié ce 6 février révèle une chute sensible des opinions favorables accordés par les électeurs au SPD et à la CDU : ces deniers ne recueilleraient plus respectivement que 17% et 30% des voix si des élections fédérales se tenaient aujourd'hui.
Avant même d'avoir commencé à gouverner, les deux futurs alliés n'ont donc plus la majorité. En outre, le SPD semble poursuivre sa chute : après avoir réalisé son score le plus bas depuis 1945 (20%) à l'automne dernier, le SPD est désormais rattrapé par le parti antieuropéen Alternative pour l'Allemagne (AfD), crédité de 15% des intentions de vote, selon le même sondage.