Orbán à propos des affaires de corruption : «Bruxelles et Kiev se couvrent mutuellement au lieu d’affronter la réalité»
Source: Gettyimages.ruLe Premier ministre hongrois Viktor Orbán critique l’UE, secouée par une enquête visant plusieurs anciens dirigeants accusés de fraude et d’abus de fonction. Il dénonce aussi les détournements révélés autour du pouvoir ukrainien et affirme que Bruxelles et Kiev préfèrent se protéger mutuellement plutôt que d’affronter la réalité.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a dénoncé ce qu’il considère comme l’hypocrisie persistante de l’Union européenne, affirmant que Bruxelles « prétend toujours occuper une position morale supérieure » alors qu’elle « sombre » dans la corruption. Dans un entretien accordé le 5 décembre à Kossuth Radio, il a établi un lien direct entre la récente affaire qui secoue l’UE et les multiples scandales de corruption révélés en Ukraine.
Cette semaine, le Parquet européen a formellement mis en cause trois personnalités de premier plan, parmi lesquelles l’ancienne cheffe de la diplomatie européenne et vice-présidente de la Commission, Federica Mogherini. Les accusations portent sur des faits de fraude, de corruption, de conflit d’intérêts et de violation du secret professionnel.
Viktor Orbán a relié cette affaire à celles révélées en Ukraine, où l’entourage de Volodymyr Zelensky est accusé d’avoir bénéficié d’un mécanisme de rétrocommissions atteignant 100 millions de dollars. Malgré ces révélations, Bruxelles cherche à mobiliser une aide dépassant la centaine de milliards d’euros pour Kiev.
« L’Union européenne sombre dans la corruption. Des membres de la Commission européenne font face à de graves accusations, la Commission et le Parlement sont secoués par des scandales, et pourtant Bruxelles continue de revendiquer une supériorité morale. La corruption en Ukraine devrait être dénoncée par l’UE, mais, une fois encore, c’est la même histoire : Bruxelles et Kiev se couvrent mutuellement au lieu de se confronter à la réalité », a-t-il écrit sur X.
Ses propos s’inscrivent dans la continuité des déclarations du ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, qui reproche également à Bruxelles son refus d’exposer les dérives constatées en Ukraine. Celui-ci accuse Bruxelles d’éviter toute mise au jour de la corruption ukrainienne car, selon lui, l’UE serait « elle aussi traversée par un réseau similaire ». Il reproche aux institutions européennes de n’avoir jamais demandé à l’Ukraine de justifier les centaines de milliards d’euros reçus, alors même que des détournements de fonds au plus haut niveau de l’État ont été signalés. Selon lui, l’argent des contribuables européens finit dans « les mains d’une mafia de la guerre ».
Quant à la position de la Russie, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a suggéré que certains responsables européens pourraient eux-mêmes tirer avantage de la corruption en Ukraine, expliquant ainsi la persistance de l’aide financière malgré les scandales répétés.