100 000 demandes d'asile en 2017 : un chiffre «historique» en augmentation de 17%
Venus d'Albanie, d'Afghanistan ou du Soudan, les demandeurs d'asile ont été 17% de plus en 2017 qu'en 2016, selon l'Ofpra. Son directeur estime qu'il ne s'agit pas d'un afflux massif mais parle d'un record depuis au moins 40 ans.
C'est un record historique, selon le directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). En 2017, plus de 100 000 personnes ont fait une demande d'asile en France. Alors que le gouvernement prépare un texte de loi sur l'immigration et l'asile qui suscite déjà la controverse, les chiffres témoignent d'une hausse de 17% des demandes d'asile dans le pays par rapport à 2016. A titre de comparaison, entre 2015 et 2016, la hausse du nombre de demandeurs d'asile s'était élevée à 6,5%.
Pascal Brice, directeur général de l'Ofpra, assure certes qu'il ne s'agit pas d'un «afflux massif» et que la France est en mesure d'y faire face. Mais il a toutefois concédé sur CNews qu'il s'agissait d'un record depuis «au moins 40 ans». Les pays de provenance de ces demandeurs d'asile sont d'ailleurs bien différents qu'à cette époque : en tête, l'Albanie avec 7 630 demandes, soit une hausse de 66%. L'Ofpra n'a cependant accordé sa protection qu'à 6,5% des demandeurs d'asile albanais, leur pays étant considéré comme sûr.
Suivent l'Afghanistan (5 987 demandes, soit une hausse de 6%), Haïti (4 934 demandes, un chiffre stable), le Soudan (4 486 demandes, en baisse de 24%) et la Guinée (3 780, en progression de 62%). Les ressortissants de pays d'Afrique de l'Ouest, notamment les Ivoiriens (dont les demandes d'asile ont doublé) ou les Congolais (hausse de 15%), sont de plus en plus nombreux à demander l'asile en France. On dénombre en revanche peu de Syriens. Arrivés via des programmes de réinstallation, leur nombre est en baisse de 10% alors que leur situation, considérée comme prioritaire, donne lieu à un fort taux d'acceptation.
«Cela confirme que la France est dans les tous premiers pays de la demande d'asile en Europe», explique Pascal Brice, qui rappelle toutefois dans les colonnes du Monde que l'Allemagne a reçu près du double de demandes l'an passé.
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