Le Parlement israélien adopte une loi rendant plus difficile le partage de Jérusalem
Moins d’un mois après la décision de Washington de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, le Parlement israélien a adopté un projet de loi dont l’objectif est de compliquer le passage de zones territoriales sous autorité palestinienne.
Avec 64 voix contre 51, les députés israéliens ont adopté le 2 janvier un projet de loi qui rend plus difficile la cession aux autorités palestiniennes de zones dont Israël considère qu’elles font partie intégrante de son territoire. Désormais toute cession conditionnera un vote à la majorité des deux-tiers du Parlement israélien.
Portée par une députée du Foyer juif, parti nationaliste membre de la coalition gouvernementale, cette loi permet également la modification de la définition «municipale» de Jérusalem, permettant ainsi le rattachement d’«entités séparées». Par définition, ces territoires n’ont donc pas besoin d’avoir une réelle continuité territoriale avec le reste de la ville pour demeurer sous souveraineté israélienne.
L’adoption de cette nouvelle législation a été accueillie avec satisfaction du côté du gouvernement israélien. «Nous avons garanti l'unité de Jérusalem», a tweeté à l'issue du vote le ministre de l’Education nationale Naftali Bennet. «Le mont des Oliviers, la vieille ville et la cité de David resteront nôtres à jamais», a-t-il en outre ajouté, en faisant référence à des lieux situés dans la partie palestinienne de Jérusalem.
La quasi-totalité de la communauté internationale, qui n'a jamais reconnu Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu ni l'annexion de sa partie orientale en 1967, s'est opposée au choix annoncé des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat israélien. Le 13 décembre à Istanbul, 57 pays musulmans de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) avaient appelé l’ensemble de la communauté internationale à reconnaître «l'Etat de Palestine et Jérusalem-Est comme sa capitale occupée». Deux semaines plus tard, le Parlement iranien a adopté un projet de loi appelant le gouvernement à reconnaître Jérusalem comme la «capitale éternelle de la Palestine».