«L'effet opposé à ce que nous recherchions» : Facebook supprime son système signalant les fake news
Constatant que la mention «contesté par des tiers» à côté d'un contenu avait l'effet inverse sur ses utilisateurs, qui partageaient ledit contenu d'autant plus, Facebook a décidé de s'appuyer sur de nouveaux outils pour lutter contre les «fake news».
La lutte contre les «fake news», nouveau cheval de bataille de Facebook, s'avère plus complexe que prévue. Le géant des réseaux sociaux a annoncé dans un communiqué le 20 décembre son intention de supprimer la mention «contesté par des tiers» accolée aux contenus qu'il considère comme des fausses informations, et dont il espérait ainsi limiter la diffusion.
Et pour cause : s'appuyant sur des études académiques sur le sujet, l'entreprise estime que cette mention produit l'effet opposé sur les lecteurs, plus enclins à croire les nouvelles ainsi catégorisées, et donc à les partager.
«La recherche académique sur la lutte contre la désinformation a montré que mettre une image forte, comme un drapeau rouge, à côté d'un article peut en fait enraciner des croyances profondément ancrées, l'effet inverse de ce que nous recherchions», écrit la firme de Palo Alto, reconnaissant son échec.
Pour autant, Facebook n'a pas l'intention d'abandonner son combat et entend faire évoluer sa stratégie. Dans cette optique, l'entreprise souhaite diffuser plus d'articles contextualisant les fameuses «fake news»; une stratégie également testée et qu'elle juge plus efficace, étant donné «qu'elle conduit à moins de partage [des "fake news"] que la mention "contesté par des tiers".»
Malgré tout, ce système n'est pas non plus infaillible et les lecteurs persistent à cliquer sur des articles sur lesquels, selon Facebook, ils ne devraient pas. Pour les en dissuader, des responsables de la firme expliquent dans un billet qu'ils comptent toujours s'appuyer sur les très controversés fact-checkers, limitant la diffusion de ce que ces derniers jugent être des «fake news».
Le réseau social a l'intention d'aller encore plus loin, en interagissant directement avec ses utilisateurs sur la problématique. Ces derniers seront ainsi alertés dès lors qu'ils auront partagé un contenu qui n'a pas passé les fourches caudines des fact-checkers. Voire, affirment ces responsables, avant même qu'ils ne le fassent...
Lire aussi : «Qui décide de ce qui est une fausse information et de ce qui ne l'est pas ?»