La fiabilité de Snopes, un «fact-checker» de Facebook, remise en question

La fiabilité de Snopes, un «fact-checker» de Facebook, remise en question © Capture d'écran Twitter @true_pundit
L'impartialité du site Snopes est remise en question
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Snopes, un des sites appointé par Facebook pour faire la chasse aux fausses informations voit la qualité de son jugement remise en cause après une enquête du Daily Mail. Le passé politique de ses employés et leurs façons de travailler interrogent.

La stratégie de Facebook consistant à vouloir confier le contrôle de ses contenus à des tiers, qui auront la lourde tâche de décréter la vérité, montre déjà ses premières failles. Etre juge de ce qui est vrai nécessite d’être un parangon d’objectivité, de probité, ce qui n'est pas chose aisée. Le moindre écart de conduite ouvre immanquablement la porte à des suspicions, ce dont le site internet Snopes est en train de faire l'amère expérience. 

Alors que Snopes fait partie des heureux élus choisis par Facebook pour faire le tri entre vraies et fausses informations, le site britannique Daily Mail offre une vision de son fonctionnement interne.

  • L'administratrice du site engagée politiquement 

Le quotidien britannique raconte par exemple qu'Elyssa Young, la nouvelle femme de David Mikkelson, le fondateur de Snopes, est employée en tant qu’administratrice du site. Si son passé d'actrice porno n'inquiète pas outre mesure, ses affiliations politiques posent en revanche question. Elle s'est en effet présentée au Congrès américain en 2004 en tant que candidate libertarienne, ce qui met à mal la position apolitique défendue par l'entreprise. 

Lire aussi : Guerre de l'information : Facebook accepte de confier le contrôle de ses contenus à des tiers

  • Le fact-checker défoncé

Le Daily Mail se penche également sur une des principales «vérificatrices des faits» du site, Kimberly LaCapria. Auteur d'un blog dans lequel elle donne des conseils sur la sexualité sado-masochiste et examine de façon approfondie les sex toys masculins, elle décrit ainsi son emploi du temps quotidien : «Je joue au scrabble, je fume de l'herbe et je poste sur Snopes.» Reste à espérer que ça ne biaisera pas sa capacité de jugement.

  • Les fonds détournés pour payer des prostituées

Le site britannique, toujours friand de détails croustillants, fait par ailleurs état du divorce houleux de David Mikkelson, accusé par son ex-femme d’avoir détourné 98 000 dollars de l’entreprise qu’il aurait dépensés «à des fins personnelles et en prostituées».   

Contacté par le Daily Mail, David Mikkelson a répondu que Snopes n'avait pas de procédure standard pour sa vérification des faits parce que la nature des informations qu'il traitait pouvait varier considérablement. Se voulant rassurant, il a ajouté que le processus impliquait de nombreuses étapes de supervision éditoriale et précisé : «Ainsi rien n'est jamais le résultat de la décision d'une seule personne.»

Il a enfin expliqué que l'équipe éditoriale venait d'univers très différents : «Certains ont des diplômes, une expérience en journalisme et d'autres non». 

Lire aussi : Les règles secrètes de la censure de Facebook

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