«Si vous voulez un coup d'autre chose...» : rencontre bon enfant entre diplomaties russe et suisse
Connu pour son sens de l’humour lors de ses interventions devant les médias, le ministre russe des Affaires étrangères n'a pas manqué à sa réputation pendant sa rencontre avec son homologue suisse en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ne rate pas une occasion de faire preuve de convivialité. Une rencontre avec le ministre suisse des Affaires étrangères Didier Burkhalter l'a une nouvelle fois démontré.
Des négociations entre les deux diplomates avaient lieu le 18 septembre au soir à New York, où se déroule actuellement la 72e assemblée générale des Nations unies. Au début des pourparlers, les journalistes ont expliqué qu'ils avaient besoin de prendre un photo, ce qui se dit en anglais «to take a shot». L'occasion pour le ministre russe ne s'est pas fait attendre : «Si vous voulez, je peux vous offrir un shot d'autre chose.»
Interrogé, quelques instants plus tard, par un journaliste suisse le ministre russe s'étonne : «Mais, c’est une conférence de presse ?», avant de se plier à l'exercice. Et quand le journaliste lui demande ce qu’il souhaite à son homologue avant son retour en Suisse, Lavrov répond : «Je lui souhaite ce qu'il se souhaiterait lui-même, parce que le plus important n’est pas ce que nous voulons pour les autres, mais ce que chacun veut pour lui », avant d'intimer au journaliste : «Maintenant sortez !» Une attitude qui n'a pas manqué de déclencher les rires des délégations, le ministre suisse notant que toutes ces réponses étaient «très russes».
Il y a quelques semaines, Sergueï Lavrov avait promis d’«apprendre au [secrétaire d’Etat américain Rex] Tillerson à danser» dans une métaphore chorégraphique choisie pour décrire les relations russo-américaines. «Pour un tango, il faut être deux, et notre partenaire est sans cesse lancé dans un break-dance en solo», avait-il ironisé, en notant que le secrétaire d’Etat serait «sûrement un apprenti capable».
Interrogé par un journaliste de la chaîne américaine NBC qui voulait savoir si Donald Trump et Vladimir Poutine ne s'étaient vraiment vus que trois fois pendant la rencontre du G20 à Hambourg, le ministre russe exaspéré avait répondu : «Ils sont peut-être allés aux toilettes ensemble, qui sait ?»