Venezuela : le gouvernement et l'opposition seraient sur le point de conclure un accord inattendu
A l'initiative du président dominicain Danilo Medina et de l'ex-Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero, le gouvernement vénézuélien et l'opposition se sont retrouvés en République dominicaine pour tenter d'amorcer une sortie de crise politique.
Des représentants du gouvernement vénézuélien et de l'opposition ont entamé des discussions en République dominicaine le 13 septembre. La tentative de pourparlers avait été annoncée la veille par Nicolas Maduro, à la grande surprise de nombreux observateurs qui jugeaient les divergences des deux camps trop importantes.
Accord en vue ?
Les deux parties pourraient pourtant parvenir prochainement à un accord. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Jorge Rodriguez, le maire de l'un des district de Caracas, mandaté par le gouvernement pour mener les discussions.
«Je peux dire que nous sommes très proches de résoudre beaucoup des points qui sont à l'agenda», a-t-il ainsi lancé aux journalistes. Il a toutefois précisé que les discussions n'en étaient pour l'heure qu'à leur phase initiale.
De son côté, l'opposition est notamment représentée par Julio Borges, président de l'Assemblée nationale.
La réunion des deux camps sur l'île caribéenne s'est faite à l'initiative du président dominicain Danilo Medina et de l'ancien Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero. Les deux hommes ont d'emblée annoncé qu'ils entendaient parvenir à des points d'entente concrets entre les deux parties. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est réjoui de cette initiative. «La situation au Venezuela requiert une solution politique construite grâce au dialogue et au compromis entre le gouvernement et l'opposition, afin de garantir la coexistence de tous les citoyens», a-t-il estimé.
Si l'on ignore pour l'instant le contenu des points négociés, les soutiens au gouvernement semblent afficher un certain optimisme. «Nous espérons promouvoir la coexistence pacifique des différents groupes politiques au Venezuela», a assuré Delcy Rodriguez, présidente de l'Assemblée constituante récemment élue, et dont la légitimité est remise en cause par plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis ou la France. «Nous sommes ici avec le drapeau de la paix», a-t-elle insisté.
La crise vénézuélienne a atteint un pic au cours de l'été après un scrutin organisé pour désigner une assemblée constituante que l'opposition avait choisi de boycotter.
Tandis que le gouvernement de Nicolas Maduro s'est félicité de la participation à l'élection, l'opposition, majoritaire à l'Assemblée nationale, voyait dans le scrutin un moyen pour Nicolas Maduro de court-circuiter le Parlement. Elle a alors multiplié les manifestations, parfois violentes.
En quatre mois, au moins 125 personnes ont perdu la vie, du côté des adversaires de Nicolas Maduro, mais également de celui de ses partisans.